Histoire des libertines (101) : Ana de Mendoza, la princesse borgne
Datte: 07/07/2025,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Olga T, Source: Hds
... déconcertante, sur ordre de Thérèse, toutes les religieuses abandonnent Pastrana, laissant seule la princesse. Cette dernière, revient à son palais de Madrid et rédige une biographie controversée de Thérèse qui sera interdite pendant dix ans par l'Inquisition.
Grâce à sa haute position sociale, elle maintient de proches relations avec le prince puis, ultérieurement, roi d'Espagne, Philippe II. Elle a été la maîtresse de ce dernier, consolant le roi de la perte de sa jeune et belle épouse, Isabelle de Valois (1545-1568), dont Ana avait été très proche.
La gaieté, le charme et l’esprit caustique d’Ana avaient su distraire l’humeur sombre de ce roi triste, qui a instauré un système bureaucratique complexe, célèbre par sa lenteur, qui lui vaut les surnoms de « rey Papelero » et de « rey Prudente ». Ana était devenue nécessaire, indispensable à Philippe II. La mort de Ruy Gomez les a séparés pendant trois ans.
LE SCANDALE D’UNE LIAISON
Après un deuil de trois ans, de retour à Madrid, en 1576, Ana entame une relation sentimentale passionnée avec Antonio Pérez (1539-1611), le secrétaire du roi. Antonio sera le grand amour de sa vie.
Antonio avait le même âge qu'elle. Leur relation était fondée sur l’amour, mais avait aussi une dimension politique, motivée également par la recherche d'un appui à la suite de la mort de son mari. Non seulement la princesse d’Eboli ne cache pas son amour pour Perez, un homme marié, mais encore elle repousse toutes les avances de ...
... Philippe II. Elle ose vouloir être fidèle à son amant, à la grande colère du roi, jaloux et pas prêt de partager les faveurs de la belle princesse avec son secrétaire d’Etat !
Leur relation est découverte par Juan de Escobedo, secrétaire de Don Juan d'Autriche, demi-frère du Roi. Antonio Pérez, ayant peur que leur liaison ne soit rendue publique, dénonce auprès du roi les liens politiques d'Escobedo. Selon Juliette Benzoni, Escobedo était amoureux de la belle princesse et s’est vengé parce qu’éconduit, comme le roi l’avait été avant lui.
Peu de temps après, Escodebo est assassiné et l'opinion publique accuse Pérez de sa mort. Il se dit que le crime a été commandité par Ana. Un an plus tard, en 1579, le roi ordonne sa mise en détention. S'ensuit la disgrâce de la princesse d'Éboli.
Il est fort probable que la révélation de la relation amoureuse entre la princesse et Antonio Pérez, leur possible complot à propos de la succession du trône vacant du Portugal et leurs supposées manigances afin d'éviter le mariage de Juan d'Autriche avec Marie Stuart aient contribué à la disgrâce de la princesse d'Éboli.
EMPRISONNEE
La princesse est emprisonnée par ordre de Philippe II en 1579, d'abord au Torreón de Pinto, puis à la forteresse de Santorcaz. Elle est privée de la tutelle de ses enfants et de l'administration de ses biens. En 1581, elle est transférée à son palais ducal de Pastrana, où elle passe le restant de sa vie accompagnée de sa fille cadette Ana de Silva et de trois ...