1. La rencontre


    Datte: 06/07/2025, Catégories: fh, Collègues / Travail amour, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... à partir d’une ruine. Il regrette cette défiance vis-à-vis de tous que l’épisode Granradin lui a conférée. Après tout, tant que sa culpabilité n’est pas prouvée, le suspect n’est-il pas innocent ? Pourquoi ne pas accorder cette présomption d’innocence à Sandra, qui n’occuperait certainement pas son poste si elle avait commis n’importe quoi depuis des années ? Elle est divorcée elle aussi, mais elle a la garde de son fils, et donc n’est probablement pas responsable de cette séparation par un comportement volage. À la fin de la journée, il s’installe sur son petit balcon, respire profondément et se dit :
    
    Prends ce qu’il y a de bon dans cette histoire, mon gars, et profite de cette bonne fortune. Non, tu n’es pas nul, la preuve. Et tu vas leur montrer à tous que tu peux rebondir, plus haut que là d’où tu es parti.
    
    Il se couche plus serein dans des draps propres, souriant en repensant à ce qui l’a obligé à les changer. Ce n’est pas cette pétasse de Gwendoline qui se serait laissée sodomiser ainsi, en tout cas pas par lui. Des images du corps superbe de Sandra, dans différentes positions et situations se succèdent sous ses paupières fermées, il s’endort en bandant.
    
    Le moral serait-il inversement proportionnel au remplissage des testicules ? Sans doute, puisque celui de Jérôme passe au beau fixe. Il décrète que l’urgence, l’été arrivant, réside dans son système d’arrosage. Certes, grimper les arrosoirs depuis la rivière entretient la forme, mais produit également des ...
    ... arrosages sporadiques qui ne plaisent pas aux tomates, les plus récentes ayant le syndrome du « cul noir », le bas du fruit tout noirci et racorni, preuve d’un mauvais arrosage. Direction la récup’ ! Avec un vieux ballon d’eau chaude, une pompe de voiture et un panneau solaire, il dispose désormais de cent cinquante litres par jour pour arroser, soit quinze arrosoirs, ce qui est largement supérieur aux trois ou quatre qu’il traînait précédemment. Ensuite, il récupère un maximum de tuyaux d’arrosage, parfois en reliant des bouts disparates avec des morceaux de tube, pour faire du goutte à goutte avec des trous d’épingle. Ce beau chantier l’occupe toute la quinzaine, à part quelques bouquins à corriger sur lesquels il passe ses soirées. Pas de nouvelles de Sandra jusqu’au vendredi, lorsque son téléphone bipe pour lui annoncer un SMS :
    
    —Je peux venir dès ce soir ? J’ai tellement hâte…
    — Avec le plus grand plaisir.
    —Ne prévois rien, je t’emmène dîner à la campagne. Vers dix-neuf heures ?
    — Ok.
    
    À l’heure dite, la petite voiture renâcle dans la pente du garage. Elle en descend, somptueuse dans un fourreau quasi oriental de satin vert canard, orné de motifs chamarrés. Ses cheveux blonds retenus en chignon, elle est magnifique. Elle attrape un lourd sac de courses en annonçant :
    
    — Ça, c’est pour demain, en espérant que tu aimes le veau.
    — J’ai pris l’habitude de ne pas être difficile. Mets tout ça au frais.
    — Je me dépêche, on a bien trois quarts d’heure de route à ...
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