La mère de Jean (16)
Datte: 30/07/2019,
Catégories:
Divers,
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
Le diner avait été parfait. Julien et Adèle venaient de passer au salon. La rousse l’avait gentiment invité à prendre place sur l’immense canapé de cuir fauve. Elle venait de lui proposer un digestif.
— Un « pousse » après le café ? J’ai du Cognac ou une petite Mirabelle de derrière les fagots.
— Je me laisserais bien tenter par un alcool blanc local, mais seulement si vous m’accompagnez.
— Évidemment. J’aime bien de temps en temps, comme ça, entre amis…
Les dés à coudre avaient vu l’eau de vie les remplir, puis les gosiers les vider. Julien savourait l’impression de bonheur qui était là, à portée de main. Et lorsqu’il tendit le bras pour attraper par un poignet la jolie Adèle, elle ne recula point. Il cherchait ses lèvres, mais elle minaudait de telle façon qu’il lui fut impossible de lui donner un baiser.
— Vous voulez que je mette un peu de musique ?
— Oui… bien sûr quelque chose de doux et de tendre.
— Quelques slows si vous voulez !
— C’est parfait. Vous êtes de toute manière, toujours parfaite. Le diner, les alcools, la musique, tout est…
— Chut ! Allons venez danser…
— Volontiers…
Il la serrait déjà contre lui et les pas s’harmonisaient avec les accords de la musique. La laine de la moquette gênait la progression des talons de la rousse. Elle stoppa un court instant sa danse pour les retirer. Alors l’homme aussi défit ses chaussures. Désormais ils dansaient enlacés, pieds quasi- nus sur le sol su salon. Et il réitéra sa tentative de ...
... palot, se heurtant au même refus tacite, mais si bien réalisé qu’il lui était difficile de comprendre qu’elle ne voulait pas. Alors de ses doigts légèrement tremblants, il essaya une autre approche plus gestuelle cette fois.
La main qui la guidait sur l’épaule ne bougea pas, mais l’autre dérivait dangereusement dans la région de ses fesses. Elle attendit encore un peu que cette patte soit en lisière de son derrière.
— Je vois que vous avez envie de… jouer. D’accord ! Mais on applique mes règles ?
— Vos règles… ? Oh ! Oui bien sûr, je saisis. Dites-moi !
— D’abord vous ne touchez pas ! C’est moi qui bouge et vous me laissez faire. Mais pour corser le tout… j’aimerais que vous me laissiez… vous mettre ceci.
Elle le lâcha, abandonnant le slow pour se saisir, sur le dossier du fauteuil qui faisait face au sofa, d’un foulard.
— Je voudrais, j’aimerais que vous portiez ceci… un bandeau. L’amour à l’aveugle, ça peut aussi avoir son charme. Qu’en pensez-vous ?
— C’est vous la reine du bal ! Vous décidez et je vous obéis.
— Oui… rassurez-vous il ne vous sera fait aucun mal… juste un jeu…
— Je vous sens coquine ce soir…
— Vous ne pouvez pas savoir à quel point Julien.
Et l’autre avait désormais les yeux clos par ce bandeau que la rousse avait serré fortement sur l’arrière de son crâne. Il sentait sa présence et il se sentait prêt. Disposé à affronter le monde entier. Son plaisir passerait par des ordres ? Qu’à cela ne tienne ! Cette femme valait tous les ...