1. 0316 Les Noëls se suivent...


    Datte: 25/06/2025, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... inspirer une atmosphère festive. Mais toute cette débauche de couleurs et de lumière ne fait que souligner ma tristesse. Car chaque boule, chaque guirlande, chaque ampoule semble vouloir me rappeler aussi que ce Noël ne ressemblera en rien à celui de l’année dernière.
    
    En attendant l’heure de retrouver Julien, je me laisse flâner jusqu’à mon ancien lycée. Le grand portail est ouvert, et je ne peux m’empêcher de pénétrer dans la cour. Pendant de longues minutes je fixe l’endroit exact où j’ai vu Jérém pour la première fois. C’était mon premier jour, et Jérém se tenait là avec ses potes, à côté du grand marronnier. Il était en train de fumer, avec sa casquette à l’envers, son t-shirt noir qui lui allait super bien, son sourire, son insolence, sa jeune virilité, son insouciance.
    
    L’insouciance. Je réalise que j’ai perdu une grande partie de cette insouciance. La vie, les difficultés, les déceptions, celles que j’ai ressenties à mon égard, plus encore celle que j’ai ressenties au sujet des autres, l’ont faite s’évaporer. Je crois que l’insouciance a commencé à partir avec la fin du lycée. La mienne, en tout cas. Et celle de Jérém aussi. On n’était pas mal au lycée, finalement. On ne sait jamais à quel point on est bien à un endroit, à une époque de notre vie, que lorsque ce lieu nous est désormais inaccessible, et lorsque cette époque est révolue.
    
    Je rejoins Julien dans un bar à Saint Etienne. La silhouette atypique de la cathédrale accroche toujours autant mon regard. ...
    ... C’est précisément le fait que cette construction soit si éloignée des standards des constructions de son époque, que sa beauté si particulière ne cesse d’interpeller.
    
    Le boblond est toujours aussi charmant. Nous avons tout juste le temps de prendre un café, car il est sur le départ pour aller fêter lui aussi le réveillon dans sa famille. Je ne m’épanche pas sur ma séparation avec Jérém, je n’ai pas envie de le saouler. J’ai surtout envie de l’écouter, de retrouver son humour si distrayant. Ça me fait plaisir d’entendre qu’il a quelqu’un dans sa vie. Et de voir, lorsqu’il parle de sa Julie, qu’il a l’air heureux comme je ne l’ai jamais vu.
    
    « T’imagines que je n’ai même plus envie de me taper les minettes qui me font du charme dans la bagnole ?
    
    — Alors, là, je ne te reconnais plus, mon Juju !
    
    — Bah, moi non plus ! Cette nana m’a retourné la tête ! il plaisante avec un sourire tellement charmant qu’il en est aveuglant.
    
    — Je pense que tu es amoureux…— Je suis foutu !
    
    — Et en vrai, ça fait quoi ?
    
    — C’est juste merveilleux. »
    
    Un peu plus tard dans l’après-midi, je retrouve Thibault dans son nouvel appart à Jolimont. Il est situé dans une résidence flambant neuve, et plutôt chic.
    
    « Je viens tout juste d’emménager » m’explique le beau demi de mêlée, tout en me faisant faire le tour du propriétaire.
    
    La dernière pièce que nous visitons est la chambre du petit Lucas.
    
    « Et alors, comment ça se passe pour la garde ? je le questionne.
    
    — Je l’ai une semaine ...
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