Méli... Mélo !
Datte: 19/06/2025,
Catégories:
fh,
jeunes,
mélo,
Auteur: Claude Pessac, Source: Revebebe
... drôle j’te jure ! Bon, d’accord… écoute : Françoise a eu une scolarité difficile. Très bonne et même excellente élève, en avance de deux classes, mais souffre-douleur de ses camarades. Le mouton noir, le vilain petit canard. Ou plutôt, le trop grand canard.
— Oui, elle m’a parlé des surnoms qu’on lui infligeait, mais bon…
— Il n’y avait pas que les surnoms. Au collège déjà, elle a été véritablement harcelée, bousculée, chahutée par une bande de petits salopards. Au lycée, en seconde, ils n’étaient plus dans sa classe et les choses se sont un peu calmées, sans doute aussi à cause de sa nouvelle situation.
— Nouvelle situation ?
— Oui, elle s’est retrouvée orpheline !
— Orpheline ? … Oh… Ça nous fait un point commun.
— Oui et non, elle, elle a perdu son père ET sa mère. Et ses deux frères. Tués dans le crash du Cessna que pilotait son père.
Théo ne juge pas utile d’expliciter sa propre situation, préférant poursuivre.
— Seule survivante du crash ?
— Non, elle n’était pas avec eux ce jour-là : elle était en entraînement d’athlé, en préparation du Championnat de France. Mais donc, à même pas treize ans, elle s’est retrouvée sans famille, ni oncles, ni tantes, cousins ou cousines. Juste sa grand-mère, encore vivante, à l’époque. Heureusement d’ailleurs, elle a au moins évité les foyers ou familles d’accueil. Mais bon, pour en revenir au lycée, ces tourmenteurs ne lui ont pas laissé beaucoup de répit : à chaque interclasse, à chaque pause, ils lui retombaient dessus. ...
... Même topo en première. En début de terminale, juste avant Noël, elle avait tout juste de fêter ses quinze ans, un de ces salopards l’a coincée contre un mur dans un couloir désert, il lui a mis la main entre les cuisses et mimé une pénétration. Un prof, sortant alors de son bureau, l’a vu, et le connard est passé en conseil de discipline. Quinze jours d’exclusion et de mise à l’épreuve. Du coup, plus de harcèlement, et Françoise a enfin pu respirer. Jusqu’à ce que…
— Que quoi ? demande Théo, inquiété par le mutisme gêné d’Alejandra ?
— Tu jures que tu ne diras rien, à personne, jamais ?
— Oui, c’est bon, j’ai juré ! Ça va, maintenant !
Alejandra prend une profonde respiration et chuchote :
— Un soir, comme elle rentrait chez elle, les trois salopards lui sont tombés dessus. Sous la menace du couteau, ils l’ont forcée à les suivre dans un immeuble, dans les caves.
— Non, ne me dit pas qu’ils l’ont… violée ? s’exclame Théo, mezzo voce.
— Nnnnon, enfin, pas vraiment, heureusement ! Une locataire de l’immeuble, du haut de son balcon, avait vu le trio lui tomber dessus, elle avait vu le couteau et compris qu’il se tramait quelque chose de pas très catholique. Elle a direct appelé la police. Une patrouille était dans le coin justement. Quand les flics ont débarqué dans la cave, Françoise était quasiment nue, deux des gars s’escrimaient à lui enlever son slip alors que le meneur lui… farfouillait… l’entrejambe. Ce salaud tenait aussi un pinceau avec lequel il lui avait ...