1. Temporalité létale


    Datte: 29/07/2019, Catégories: Accouplements Érotiques, Auteur: byTetsuya, Source: Literotica

    29 mai 2001
    
    La journée avait été difficile. Enfin, la nuit arrivait, non pas pour Morphée, mais pour Dionysos. Sortie dans les bars. Seule. Heureuse ainsi. J'avais bu un peu dans un bar jazzé à l'ambiance intello. Quelques bonnes bières importées. Ma tête tournait légèrement, lorsque mes pas foulaient la rue allumée du Montréal nocturne. Je pensais à cet homme que j'avais vu dans le bar. Le visage anguleux, le teint pâle, les yeux noirs, l'intriguant regard d'un jeune gothique. Je le regardais constamment. Ce dernier ne semblait pas me voir, pourtant je sentais qu'il connaissait ma présence, qu'il la caressait, qu'il la chérissait. Cette image hantait mes pas. Je me retournais sans arrêt, croyant qu'il était derrière moi. Illusion. Il n'était jamais là. Mes sens étaient étonnamment éveillés. Je sentais Montréal, jamais ses effluves n'avaient tant évoquées pour moi. J'entendais des chuchotements poussés par un homme, une belle voix chaude envoûtante, l'émule masculin du chant de sirènes d'Ulysse. «Geneviève… Geneviève… je suis là…» Je devenais folle. Tout mon environnement m'excitait, m'attirait… Comme si chaque contact avec l'air devenait une caresse. Comme si chaque pas sur le sol se transformait en baiser. Comme si chaque image me pénétrait. Il était là. De l'autre côté de la rue, son grand corps aux épaules larges avaient une démarche irréelle. Il marchait à grands pas, sans le moindre mouvement brusque. Au loin, je le vis lever son bras vers moi et au même moment, ...
    ... je senti une caresse sur un de mes seins. On eut dit qu'une main invisible m’entourait. Je sentais des doigts longs et doux me parcourir. Une autre main glissait sur mon corps, telle une goutte de pluie, pour pénétrer sous ma jupe. L'homme était toujours éloigné, son regard intense sur mon corps. J’étais en proie à d'agréables caresses éthérées, qui provoquaient chez moi d'indicibles frissons qui m'enveloppaient totalement dans un huis clos de plaisir. Son chuchotement me berçait : «Avance vers moi, Genevière, viens, viens, je vais te faire plaisir». Je marchais à petits pas, guidée par sa voix, par son regard, par son corps. Je parvins à me faire un chemin parmi les gens et les autos pour rejoindre le ténébreux qui m'appelait. Je me retrouvai devant lui. Quelques pas seulement nous séparaient. Il me regarda avec un air complètement charmé et tout à fait exquis. Les mains poursuivaient leur travail sur mon corps. Je m'approchai encore de lui. Je l'embrassai langoureusement. Lui aussi avait soif de moi. Il me caressa légèrement le dos. «Viens avec moi, jeune nymphe», dit-il. Je suivis mon vampire avec passion. Arrivé devant une maison, je remarquai le grand saule qui trônait à côté du long escalier. Il me souleva pour m'amener vers son appartement. Ensuite, il m'étendit sur le sol pour me couvrir de vifs baisers chauds. Ce qui a pu se produire par la suite m’échappe. Ma dernière vision est celle où il posait doucement un linceul sur nos corps.
    
    ***
    
    29 mai 1971
    
    Depuis ...
«123»