Deux petits bouts de toi ! - Histoires de Sexe

Deux petits bouts de toi !

... j’aimerais que tout soit réglé avant mon départ. Je ne souffre pas ou si peu… la machine là est faite pour me faire oublier, mais je pense que Paul est à la maternité d’où j’ai été expédié ici après mon accouchement… hier !
— Murcia… une petite fille donc ?
— Oui… mais fragile, et vu mon état…

Elle a une voix presque inaudible et ses yeux sont dans le vague. Je la sens très mal et me trouve devant elle sans vraiment savoir quoi lui dire.

— Je vous en supplie… Maryse. Allez le voir…
— …
— Allez voir Paul ! Sélène est venue voir sa sœur avec son papa… j’ai besoin de dormir… veillez sur eux.
— Je…
— Une dernière chose : ne revenez pas me voir, s’il vous plaît… prenez soin de mon monde. Moi… je ne peux plus le faire.

Par réflexe sans doute, ma patte s’accroche à cette pauvre petite main d’une blancheur extrême. Sarah fait un effort sûrement pour garder ses paupières ouvertes. Et ses doigts se recroquevillent sur les miens comme pour me passer un témoin. C’est dans un souffle que je perçois encore une phrase avant qu’elle ne ferme les yeux.

— Je vous les confie… tous les trois ! Merci.

Je quitte la chambre un peu au radar, je l’avoue. Difficile à avaler que je sois aussi secouée par cette femme qui un jour m’a tout pris et qui là, pour une raison que j’ignore et qui dépasse largement mon entendement, veut me rendre au centuple un bonheur perdu. Ça se bouscule dans ma tête. Évidemment que je ne peux rien pour cette malheureuse plus morte que vive. Mais sans ...

... trop m’en rendre compte, mes pas me dirigent vers la maternité où une petite bonne femme ne demande qu’à vivre, elle.

Une infirmière m’interpelle alors que je cherche où elle peut se trouver. Je lui donne le prénom et elle me guide vers une baie vitrée.

— Voilà ! Murcia est là. Vous êtes sa marraine ?
— Sa marraine ?
— Ben, Sarah nous a dit que sa marraine passerait la voir. C’est bien ça, vous êtes la marraine de cette petite fille ?
— Euh…

Alors que j’ai un instant d’incertitude, une voix mâle répond dans notre dos.

— N’ayez aucune inquiétude, Maryse est bien la marraine de nos enfants… Sarah l’a choisie.
— Ah ! Puisque le papa est là… Bon pour aller la visiter une seule personne à la fois, d’accord et pas d’enfant, c’est le règlement.
— Oui, oui ! Pas de souci.

Paul ! C’est Paul qui discute avec l’infirmière et moi je suis là à ne pas savoir sur quel pied danser. Mince alors ! J’observe cet homme avec qui j’ai passé tellement de temps, mais qui m’a fait tant de mal aussi. Et il me paraît moins brillant, plus voûté. Ses tempes ont quelques crins blancs, ce qui le rend plus… oui, plus beau. La femme en rose s’éloigne et dans les jambes de Paul, un minuscule modèle réduit de nana. Il suit mon regard et laisse tomber simplement.

— Sélène… la grande sœur de Murcia… tu connais tout le monde, désormais. Sarah est…
— Oui ! Je suis allée lui rendre visite. C’est elle qui m’envoie vers ta fille. Comment va-t-elle ?
— Le mieux du monde compte tenu de son faible ...