Deux petits bouts de toi ! - Histoires de Sexe

Deux petits bouts de toi !

... donc je ne sais rien de mes parents… je sais aussi ce que souffrir d’un manque d’affection veut dire, et croyez-moi… venir vous voir m’en coûte beaucoup. Mais c’est la meilleure option pour nos petits à Paul et moi. Quelle que soit votre décision, je l’accepte d’avance. Par contre, si vous refusez de revoir Paul… ne lui parlez jamais de ma visite, s’il vous plaît…
— Pourquoi devrait-il simplement y réfléchir ? Paul vit depuis quatre ans loin de moi et il se soucie de moi comme de sa première chemise.
— Allons, Maryse ! Je suis une femme et je sens ces choses aussi bien que vous. Quand nous faisons l’amour lui et moi… c’est à vous qu’il pense. Jusque-là, je m’en moquais… puisque je l’avais chaque jour pour moi et notre fille. Mais je sais qu’il me reste peu de temps.
— … peu de temps… ça veut dire quoi au juste ?
— Pas certaine que ce bébé pourra naître d’une manière « normale », vous comprenez… Ça veut dire quelques semaines tout au plus. J’ai de mon côté, intégré le fait que je ne pourrai jamais les voir grandir, les serrer dans mes bras, alors oui, le temps presse…
— Et donc pour votre maladie…
— Paul ne sait rien ! Mais je vais le mettre au courant en rentrant… et en fonction de ce que vous allez décider… je lui suggérerai de venir vous rendre visite… ou non !
— Vous êtes sûre que c’est inéluctable ? Que des traitements ne peuvent pas vous remettre sur pieds ?
— Allons ? Vous imaginez que je serais là, à vous supplier si ce n’était pas le cas ? Ça vous coûte de me ...

... recevoir autant qu’il m’a été difficile de venir vers vous. Maryse, vous êtes celle qui saura le mieux faire face et vous occuper de mes bouts de choux…

Un long silence dans lequel nous nous plongeons se prolonge et les yeux de Sarah sont humides. Elle se retient sans doute de pleurer, et je dois avouer que je n’en suis guère loin non plus. Comment expliquer ce que je ressens là devant ce qu’elle vient de m’annoncer ? Je ne sais pas quoi lui dire, ma gorge est sèche. Et pour détourner mon esprit des pensées sombres qui l’habitent, je bredouille bêtement…

— Je peux vous offrir autre chose qu’un verre d’eau ?
— … ? Oui… vous pouvez m’offrir le sentiment d’être en paix avec moi-même et heureuse d’envisager que mes petits ne seront pas ballottés à droite et à gauche, dans des familles d’accueil telles que j’en ai connu…
— Je… je ne sais pas quoi vous répondre ! Je veux y réfléchir…
— Ben oui, bien sûr, mais pas trop longuement, le temps m’est compté… et je dois aussi informer Paul de ma décision…
— Je vois ! Écoutez Sarah… je vais vous répondre franchement… si Paul est d’accord, ce qui reste encore à démontrer… alors je vous promets de faire ce que vous me demandez…
— À la bonne heure… je savais que vous étiez une belle personne. Comptez sur moi pour que l’homme que nous aimons toutes les deux écoute lui aussi ce que j’ai à lui raconter. Mais je n’ai aucune crainte et suis certaine que ma solution va le réjouir… et moi… je vais pouvoir partir en paix. C’est important, ...