Une bonne action
Datte: 13/06/2025,
Catégories:
f,
h,
fh,
hagé,
extracon,
handicap,
amour,
fsoumise,
Voyeur / Exhib / Nudisme
odeurs,
confession,
mast,
Auteur: Effrontee, Source: Revebebe
... discernement. Tout tourne autour de moi, je manque de perdre pied. Je panique, l’air me manque. En même temps, j’ai envie de pleurer, de m’évanouir dans l’espace, de devenir invisible. Le comble devant un homme censé être aveugle.
— Tu sens bon l’amour, ta voix est celle de ton sexe. Tu es troublée, Chantal, je le suis également. Tu es belle, très belle !
Cette voix ! Sa voix ! Si douce, si chaude. D’un seul mot, il fait s’envoler ma colère bien vite remplacée par un sentiment d’immense liberté que me procure ma nudité. Je suis belle, il vient de me le dire.
Je réalise qu’il ne me voit pas, il ne me mate pas… il me sent, il m’écoute.
Et, brutalement, ce tutoiement, qui me surprend au début, je l’assimile rapidement à l’intimité qui petit à petit s’est installée pendant ma lecture et de mon abandon à me montrer.
— Reprends ta lecture. J’aspire à me laisser bercer par tes mots et par ce que je devine et perçois de ta présence. S’il te plaît, ne te formalise pas et ne me condamne pas de me voir me caresser et m’abandonner à un plaisir que je ne vole à personne.
Mon regard quitte le livre et l’observe. Il a toujours les yeux braqués au plafond. Cette fois, c’est net, il se masturbe sous sa veste d’intérieur.
J’ai du mal à poursuivre, j’ai envie de le voir sortir son sexe et se caresser devant moi. J’ai envie qu’il me demande de faire pareil. Absente pour ses yeux ! Présente pour ses autres sens. Un hasard ? Le texte de Tanizaki parle d’exhibition ...
... :
L’ambiguïté de la situation me bouleverse. Les images d’une épouse nue en photo dans un livre, mes seins dont je sens les pointes se dresser en toute liberté et sans plus aucune pudeur et cet homme, au charme si particulier, qui garde en se caressant les yeux au plafond, composent une atmosphère diabolique.
Je ne me rends même plus compte qu’involontairement mes jambes se sont écartées au point de me dénuder jusqu’au ventre. Mon sexe est en feu, si le diable veut mon âme, contre un sexe d’homme ou de bête en moi, qu’il vienne la prendre. Je ne saurais la lui refuser.
Maintenant, je retiens l’ouvrage d’une main et comme une adolescente, j’ai glissé l’autre entre mes cuisses et je presse le tissu imbibé de ma liqueur contre mes lèvres brûlantes. J’entends bien ma respiration et mes petits gémissements. Je sais bien que les sens en alerte, mon amant privé de la vue les perçoit autant sinon mieux que s’il me voyait.
Il me mate, c’est sûr, c’est comme si ses yeux me voyaient au travers de mes odeurs, de mes soupirs, de mes halètements. J’imagine qu’il doit entendre le bruit du tissu de ma culotte contre les poils du duvet de ma chatte, car il me dit :
— Tu te caresses ma douce. Je l’entends. Oui, unissons nos pulsions, laissons-les libérer la puissance qui est en nous pour une jouissance commune. Je veux te jouir, je veux te venir comme tu as envie de me venir. Caresse-toi, donne-toi du plaisir, j’en ai beaucoup plus. Je n’ai pas besoin de te voir pour tout connaître de toi. ...