Asmodée
Datte: 12/06/2025,
Catégories:
Dans la zone rouge,
Auteur: Philus, Source: Hds
Véronique Rossi-Princivalli, que ses amis appelaient avec humour V.R.P., aimait bien courir le long de l’Orb. Avec les beaux jours, elle s’était sérieusement remise au jogging et comme elle habitait rue des Ramiers, la rivière n’était pas loin de chez elle. Le chemin pittoresque bordé de vignes qui la longeait rendait ce parcours le plus sympathique de tout Béziers. Ce matin là, elle était partie de bonne heure, à la fraîche comme on dit. Les nappes de brume sur l’eau rafraichissaient délicatement l’atmosphère, mais laissaient malgré tout présager une journée caniculaire.
À vingt-cinq ans, Véronique n’était pas mariée et à vrai dire, cela ne lui manquait pas beaucoup. C’était une très jolie blonde aux yeux bleus, élancée et mince. Deux ombres au tableau, toutefois. Avec ses bonnets A, elle considérait sa poitrine comme trop menue, elle aurait voulu au moins tailler en B. De plus, elle trouvait qu’un angiome écarlate grand telle une pièce de 2 €, à droite de son nombril, était la plus vilaine des taches de naissance du monde. Elle s’était résignée à tout cela, mais la contrariété était là. Elle travaillait à la Mairie et habitait seule une petite maison blanche qu’elle avait héritée de ses parents. C’était une de ces demeures traditionnelles de plain-pied et au toit recouvert de tuiles romaines. Le soir et le week-end, c’était souvent des sorties entre amis. Parfois, elle sortait avec un garçon, jamais bien longtemps, et il est même arrivé une fois que ce fût avec une ...
... fille. En revanche, son principal besoin sexuel était satisfait en participant régulièrement à des partouzes et des gang-bang. Des orgasmes en veux-tu en voilà, mais aucune attache. Elle était libre, toutefois cette liberté relevait de sa vie secrète que ses amis habituels ne connaissaient pas. Véronique vivait simplement et était très heureuse ainsi. Ce jour-là pourtant, elle fit une découverte qui allait bouleverser son existence.
–*–
La foulée souple, le souffle régulier, Véronique parvint à hauteur des lignes à haute tension qui traversaient la rivière. Elle remarqua, dans l’herbe du talus entre le chemin et l’eau, un objet brillant renvoyant un éclair lumineux. Elle s’approcha et ramassa un smartphone en piteux état. Elle n’était pas seule à s’entrainer ici et Véronique supposa immédiatement qu’un joggeur ou une joggeuse avait dû le perdre. Elle le fourra dans la poche ventrale de son tee-shirt en se promettant de s’en occuper dès qu’elle serait rentrée. Elle repartit sans plus attendre et Véronique courut une vingtaine de minutes supplémentaires avant de se décider à faire demi-tour. Le brouillard s’était dissipé et plus rien n’empêchait maintenant le soleil de darder ses rayons.
Le week-end s’annonçait chaud, très chaud, excessivement chaud, mais ça, Véronique ne le savait pas encore.
–*–
Le portillon du jardin n’était jamais verrouillé. Véronique grimpa rapidement le perron de quatre marches et souleva un pot de fleurs près de la porte d’entrée pour y ...