1. « Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (14) : Lysisca et Danaé à Suburre


    Datte: 09/06/2025, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... irrésistible de baiser. Ce soir, Messaline fait de la jeune patricienne une Meretrix.
    
    Certes, contrairement à Messaline, Tullia n’a pas de sang sur les mains, elle n’est pas cruelle. Contrairement à Messaline, qui, jusqu’à présent, ignore ce sentiment, Tullia tombe amoureuse, et elle aime profondément Lucia, Parsam et Valens.
    
    Mais comme Messaline, elle aime sans limites le plaisir, elle est insatiable. Quant à ces « hommes rudes » dont parlait Messaline, Tullia se souvient de la nuit où elle avait été témoin du plaisir de Lucia, livrée à ses esclaves par Lurco (voir (3) : un jour décisif pour Tullia » publié le 2 septembre 2021). Elle avait été excitée par ce qu’elle avait vu, mais surtout aurait tant aimé être à la place de Lucia.
    
    C’est ce qui se passe ce soir, avec ces hommes qui, habitués à «Lysisca», avaient été appâtés par ce qu’on leur avait dit de cette nouvelle, «Danaé», dont on leur a dit qu’elle était aussi chaude que «Lysisca».
    
    La cellule où est installée Tullia est exiguë et inconfortable : pour tout meuble, un banc profond de pierre, moins long qu’un corps étendu, et qui rampe de l’un à l’autre mur, sous un matelas rouge.
    
    ***
    
    Dans son roman écrit en 1901, disponible sous Wikisource (et donc libre de droits), « Messaline, roman de l’ancienne Rome » (voir https://fr.wikisource.org/wiki/Messaline_(Jarry), Alfred Jarry décrit ainsi une nuit de «Lysisca»-Messaline dans le lupanar de Suburre :
    
    « Il vint un homme d’abord, et elle se coucha sur ...
    ... le côté gauche, les genoux unis et repliés, et les jambes velues de l’homme, lourdes de chaussures de fer, épousèrent le creux de ses jarrets ; et comme il lui mordait la nuque, pour chercher sa langue entre ses dents elle tourna la tête à droite.
    
    Alors seulement elle le regarda au visage et aux épaules.
    
    C’était un soldat vêtu de cuir, et Messaline eut l’impression que s’épanchait en elle une outre en peau de bouc vivant.
    
    Un peu grise, elle pressa le départ de ce premier amant, car tout de suite la porte de la cellule battit, dernier écho du tambourin des bacchantes, la buée du lupanar vrombit dans le fumeux entrebâillement, et comme un paon sanglant rouerait des yeux éblouis, un athlète, poli à la pierre ponce par une revanche du marbre qui veut se faire sculpteur, s’avouant moins beau, jaillit de l’envolement jeté, d’un geste habituel de rétiaire, de son endromide de pourpre.
    
    Mais il n’y eut que la lampe qui cligna, et les yeux noirs de la courtisane blonde survécurent, raisins incorruptibles, au pressoir du lit de pierre et de la poitrine de l’homme.
    
    Et s’ils se fermèrent dans le plaisir, quand ses cuisses dures firent une ceinture au lutteur accroupi sur elle, plus éternels les vrais yeux de la courtisane, les bouts dorés des seins veillèrent à leur tour de leur feu infatigable.
    
    Puis vint se brûler à leur phare un cocher de la faction Grenouille ; Messaline heurta sa chevelure à la renverse contre la muraille ainsi que la borne du cirque, coiffée d’or, ...
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