Vol de jour
Datte: 05/06/2025,
Catégories:
h,
avion,
nonéro,
aventure,
Auteur: Lioubov, Source: Revebebe
... sans le moindre battement d’ailes ; elles semblent connaître les règles de la circulation aérienne, car elles spiralent dans le même sens que moi et à 180° par rapport aux seize mètres d’envergure de mon appareil. Mon appareil ? Non, ce n’est plus un appareil, mais une extension de moi-même ; je fais corps avec lui et en ressens physiquement chaque vibration, chaque réaction. Je l’oublie. Je suis libre dans l’immensité du ciel, et je suis semblable à ces magnifiques rapaces qui m’accompagnent dans l’ivresse du vol…
Je suis rappelé à la réalité par un changement des conditions météorologiques, un front de gros nuages gris arrive, et je distingue même à l’horizon la silhouette menaçante d’un immense nuage sombre dont le sommet en forme d’enclume ne laisse aucun doute sur sa nature : il s’agit d’un cumulonimbus, la hantise des aviateurs, car il est parcouru de violents courants tant ascendants que descendants d’une violence extrême(jusqu’à 50 mètres par seconde avec des effets de cisaillement). Je décide de retourner me poser pour éviter les conditions qui vont rapidement se dégrader. Avec mon altitude de 1800 mètres, je peux parcourir une quarantaine de kilomètres tout en conservant une réserve de 300 mètres pour effectuer les manœuvres d’approche ; n’étant éloigné que d’une vingtaine de kilomètres de l’aérodrome, il me faudrait à peine un quart d’heure en volant à vitesse normale. Je préfère mettre le moins de temps possible pour retourner au bercail, aussi je pousse le ...
... manche jusqu’à attendre la vitesse de 160 km/h ; le vario chute et affiche -2,5 mètres par seconde. Tant pis pour la finesse max !
Plus je me rapproche de l’aérodrome, plus la visibilité se dégrade. Une brume importante s’élève des champs. J’aperçois enfin la piste ; mon inquiétude se dissipe. Pourtant, lorsque je longe le terrain en effectuant la phase de « vent-arrière », j’ai l’impression que ma vitesse-sol est bien plus élevée que les 90 km/h qu’affiche le Badin(l’anémomètre) ; certainement un fort vent qui me pousse, et que je vais avoir de face en atterrissant. Je décide de raccourcir le « vent-arrière » et de débuter l’étape de base au niveau du seuil de la piste en herbe. Bien m’en prend ! De fortes rafales m’obligent à garder l’aile fortement inclinée pour éviter au planeur de se faire retourner. Nouveau virage à 90° pour la finale. Là, j’ai le vent face à moi ; un vent d’environ 90 km/h, si bien qu’alors que mon Badin affiche 110 km/h(la vitesse à laquelle il faut poser le K-13), ma vitesse réelle par rapport au sol n’est que d’une vingtaine de kilomètres par heure : presque du vol stationnaire. Et c’est là que je réalise que je suis bien au-dessus de la pente d’approche, à plus de 200 mètres d’altitude alors que je suis déjà au niveau du seuil de piste.
Je visualise mon point d’aboutissement et, tout en poussant le manche vers l’avant, je déverrouille les aérofreins. Aucun effet ! Le planeur refuse de descendre ! Je dose mes efforts sur les commandes, mais c’est ...