Infidèle ? Non. - Histoires de Sexe

Infidèle ? Non.

... cabine d’un énorme camion aux vitres sans tain qui nous entourent et nous cachent sous un toit lui aussi transparent.

L’un et l’autre face à face, chacun le dos contre le Plexiglas froid, il prend mon pied dans sa main. Au sens propre du terme.

— Quand as-tu craqué, je veux dire, quand es-tu passé de « il me plaît » à « j’ai envie de lui ? » me demande-t-il.
— Pendant notre jeu. Tes réponses étaient… vraies. Et excitantes aussi.
— J’aime bien ce jeu, dit-il en me regardant droit dans les yeux.
— OK, alors continuons-le, dis-je en comprenant le message. Qu’as-tu ressenti tout à l’heure, derrière le rideau ?
— Hmm… jalousie, excitation, désir.
— Et tu….
— Ts ts ts, chacun notre tour cette fois, me coupe-t-il.
— Grrr… tu m’énerves, dis-je dans un sourire. OK, alors ?
— Et toi ? Tu ressentais quoi ? me demande-t-il.
— Du plaisir, des deux côtés. De toi qui me regardait sans aucun remord ni…

J’hésite…(Oh et puis mince, sois franche un peu !)

— Ni sans une once de cette soumission qu’on certains hommes trompés, les « cocus » en somme. Du plaisir aussi de lui ensuite, enfin, de son sexe en moi pour être précise. Gros, large, pénétrant… C’est une sensation que j’aime, je te l’ai dit. Une bonne grosse bite qui me défonce brutalement, pardon si… je suis crue.
— J’aime ça, et tu le sais. Ce mélange d’élégance et de trivialité. Continue, ajoute-t-il simplement.

Je marque un temps, comme une fin de mesure sur une partition.

— Est-ce que tu crois qu’on peut ...

... être exclusive avec… son amant ?
— On parle de fidélité dans l’infidélité, là non ?
— Oui, dis-je plus doucement.
— Je rêve ou t’es gênée ? me demande-t-il alors.
— Un peu. C’est bizarre et je me sens un peu conne d’avoir abordé le sujet.
— Tu ne devrais pas, c’est intéressant, au contraire.
— C’est qu’on est tout nus et… dans mon fantasme, là. On devrait être en train de baiser comme des chacals et je te parle de ça…

Il sourit. Je suis gênée, il a raison. Quelle morue je peux faire. Je gâche ce moment…

— Les mots c’est la première des lingeries, dit-il en regardant dehors.
— Y’a pas beaucoup de mecs qui pensent ça.
— J’ai pas dit non plustous les mots !

Il s’est retourné vers moi en disant ça, et rit ; on rit. Il reprend :

— Tu peux tout faire avec des mots. Par exemple, si je te dis que j’ai envie de te lécher, là, maintenant, quelle est ta première sensation ?

Je repense à sa bouche sur moi. Je la sens. Un frisson.

— Ça m’excite, suggéré-je.
— Soit plus précise.
— Un frisson me parcourt le bas du dos avec des images plein la tête et des sensations là en bas. Tu veux que je te les mime aussi ?

Il rit de nouveau.

— Là, maintenant, c’est moi qui te vois en train de mimer, dit-il en continuant de rire.
— Eh beh ! C’est pas ces mots-là qui vont faire se lever cette jolie queue !
— Alors, trouves-en d’autres, ajoute-t-il avec un clin d’œil.
— J’aime être à toi dans ces moments.
— Pas mal, une notion d’abandon à l’autre, ça peut marcher mais…
— ...