« Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (33) : rencontre au forum d’Auguste »
Datte: 15/05/2025,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Olga T, Source: Hds
... descend de Suburre vers le Forum. C’est ici que se trouvent les meilleures librairies de la ville. Ces librairies offrent l’opportunité de croiser une foule d’écrivains, poètes et intellectuels. A cette époque, un livre est constitué d’une vingtaine de feuillets, presque toujours en papyrus, collés les uns aux autres sur le plus petit côté de façon à former une longue bande dont le bout est ensuite fixé sur un court bâtonnet en bois, « l’umbilicus », quelquefois en os ou en ivoire. L’ouvrage entier est enroulé autour de ce cylindre qui, dans les éditions les plus raffinées, présente deux pommeaux à ses extrémités, blancs ou noirs. On le lit en déroulant le « volumen » à l’horizontale. Les versions de luxe incluent un bâtonnet en ivoire mais également un feuillet protecteur, souvent de couleur pourpre et collé à la première page. Le texte, écrit en petits caractères sur une seule face du feuillet, est divisé en colonnes (« paginae ») et suit les fibres du papyrus. On déroule le volumen d’une main, tout en ré-enroulant de l’autre.
Tullia cherche à compléter ses riches collections de parchemins. Les « volumina » sont l’apanage d’une élite, une clientèle passionnée et généralement aisée. De nombreux Romains possèdent de véritables bibliothèques chez eux, essentiellement pour apporter à leur demeure une touche d’élégance et afficher leur niveau social. Chez Tullia, c’est différent. Erudite, elle est une lectrice compulsive de poésies, d’histoire, de philosophie grecque et ...
... romaine.
Revenue sur le forum après de nombreuses acquisitions qu’elle fera porter à la Domus Spurii, Tullia se fige. Elle reconnait immédiatement cet homme, devant la basilique Iulia, qui arbore un sourire solaire, qui vient vers elle, les bras grands ouverts, en se frayant un passage au milieu de la multitude. Elle ne pensait pas un instant le voir ici : c’est Titus !
Il n’a pas changé, même si ses traits ont muri et qu’il s’est un peu empâté. Tullia est paralysée. Elle s’était pourtant promis de ne plus jamais le revoir, après l’humiliation que lui avait infligée Vespasien (voir « (30) : le Mulio»). Elle connait ce regard qui la déshabille. Elle n’a jamais cessé de l’aimer et sait déjà qu’il pourra faire d’elle ce qu’il veut :
• Salve Domina. Quid agis?
• Ego nec bene. Adfui te, mi homo. (« Tu m’as manqué, mon homme »)
Titus, sans précautions par rapport à l’endroit où ils sont, prend Tullia dans ses bras et prend possession de ses lèvres, serrant la patricienne contre lui, pour lui faire sentir son désir. Tullia sent son intimité s’humidifier, ses tétons se durcir. Trois ans d’abstinence, cinq and d’absence vont prendre fin.
• Tamen es pulchra! Meus es! (« Tu es toujours aussi belle ! Tu es à moi »)
• Uxor tua sum. Fac mecum quod vis ! (« Je suis ta femme. Fais de moi ce que tu veux ! »)
Titus et Tullia, malgré leur impatience, prennent le temps de s’assoir un court instant dans une popina donnant sur le forum pour prendre un verre de vin. Cinq ans et ...