Sanctus Valentinus
Datte: 09/05/2025,
Catégories:
fh,
religion,
handicap,
Oral
nopéné,
mélo,
historique,
occasion,
Auteur: Lioubov, Source: Revebebe
... tandis que d’autres exposent leur vie pour protéger les limites de ces provinces ; c’est pourquoi je décrète l’interdiction des fiançailles et des mariages tant que cette menace n’aura pas été repoussée.
* * *
Rome, début de l’année 273
C’est à l’occasion des Lupercales que Sabinus, un séduisant légionnaire, avait fait la connaissance de la belle Serapia ; entre eux, cela avait été un véritable coup de foudre, si bien que les deux jeunes gens ne pouvaient pas se passer l’un de l’autre. Très vite, ils ont désiré se marier, ce qui était encore interdit depuis le décret pris par Claude II le Gothique. En effet, à la mort de ce dernier en 270, Aurélien – le nouvel empereur – ne l’avait pas abrogé. Il leur fallait donc trouver quelqu’un pour les unir en secret par les liens du mariage.
Or, Serapia s’était convertie à cette nouvelle religion qui commençait à se répandre : le christianisme. De ce fait, elle connaissait un jeune prêtre, Valentinus, qui bravait les ordres de l’empereur en bénissant les unions. L’affaire est rondement menée ; quelques jours plus tard, dans des catacombes faiblement éclairées par quelqueslucernaires disposés de part en part, le prêtre prononce les paroles sacramentelles :
— Sabinus Aponius Faustus, veux-tu prendre Serapia Quirinalis Pulchra pour épouse, l’aimer, la chérir, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans le bonheur comme dans l’adversité, et ce jusqu’à ce que la mort vous sépare ?
— Je le veux.
— Et toi, Serapia ...
... Quirinalis Pulchra, veux-tu prendre Sabinus Aponius Faustus pour époux, l’aimer, le chérir, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans le bonheur comme dans l’adversité, et ce jusqu’à ce que la mort vous sépare ?
— Je le veux.
— Par votre consentement mutuel, je vous déclare unis aux yeux de tous par les liens sacrés du mariage.
* * *
Dans le palais impérial du mont Palatin, Lucius Domitius Aurelianus écume de rage en ressassant des pensées de ressentiment : « Comment ce moins-que-rien ose-t-il me défier, moi, le maître du monde ? »
— Qu’on m’amène séance tenante le préfet de la Ville !
Peu de temps après, un homme âgé est introduit ; il tend le bras à l’horizontale pour saluer le souverain.
—Ave, Aurelianus imperator. Que puis-je pour toi ?
—Ave præfectus Urbi. La situation est préoccupante : un grand péril menace notre empire. D’une part, on transgresse le décret de mon auguste prédécesseur qui interdit tout mariage ; d’autre part, cette nouvelle religion – le christianisme – sape les fondements de notre société en remettant en cause les dieux que nous vénérons depuis la fondation de la Ville par notre glorieux ancêtre Romulus. Or, il se trouve que ces deux dangers sont personnifiés par un seul et même homme : Valentinus Messor. Tu dois m’en débarrasser, car ce prêtre menace l’ordre public. Traduis-le devant ton tribunal, applique la procédure d’inquisition exceptionnelle, prononce la peine suprême à son encontre et fais-le exécuter. Je compte sur toi, Virius ...