Ça sert aussi à ça, des palmes
Datte: 27/07/2019,
Catégories:
fh,
jeunes,
inconnu,
plage,
Voyeur / Exhib / Nudisme
nostalgie,
Auteur: Lucien Ramier, Source: Revebebe
Le Lavandou, week-end de la Pentecôte 1973.
Et dire que je l’attendais, ce long et beau week-end et avec tant d’impatience ! J’appréciais, étant en voyage d’affaire, le plaisir de disposer de temps pour musarder et pour rejoindre l’île du Levant. J’avais calculé ma tournée de représentant afin de savourer tous ces loisirs au soleil, en célibataire, bien entendu.
J’aime le naturisme, et c’est peu dire, car j’en suis fou : passer une journée dans les rochers, sur l’eau ou sous l’eau. Faire corps avec la nature. Savourer la douceur des éléments sur la peau. Plonger dans les mini criques, pour aller dénicher quelques oursins à déguster frais avec de nouveaux amis d’un jour, sur un coin de plage. C’est devenu un rêve sauvage pour moi.
Une autre passion, un peu moins avouable, me tenaille aussi parfois très fort, dans ces escapades vers les îles… Eh oui, je l’avoue : je suis aussi un peu dragueur. J’aime beaucoup rejoindre ce village naturiste d’Héliopolis, sur les bateaux qui partent du Lavandou ou sur la vedette super rapide de Loulou, à l’époque.
Hélas pour moi, en ce samedi, premier jour de ce long week-end de Pentecôte, le ciel est tout couvert de nuages. Déception imprévue, je deviens morose et triste au pays du soleil.
— C’est le vent de la mer qui a dû ramener ce mauvais temps, inhabituel en cette saison, m’affirment les gens du pays.
Quelques touristes sont venus attendre le départ des bateaux et des vedettes pour les îles. Mais cette météo maussade ne ...
... semble pas attirer beaucoup de voyageurs à bord des embarcations. La mer est un peu houleuse. Certains passagers craignent sans doute d’être malades et obligés de nourrir les poissons, pendant la traversée.
— Ça va secouer, me lance un jeune homme…
Il attend un embarquement éventuel, vers les Îles d’Or. Cet interlocuteur, inconnu encore pour moi, est petit, brun, habillé d’un short et d’un tee-shirt bleu. Il est seul et il attend, lui aussi, de se rendre à l’île du Levant. Je remarque curieusement que nous avons revêtu, tous deux, presque la même tenue. En plus, comme moi, il porte sur l’épaule un sac de plage, d’où émergent des palmes et le tuyau d’un tuba. Il ne peut s’empêcher de me sourire en constatant la ressemblance de notre attirail. Il me salue d’un petit signe.
— Dommage, me dit-il d’un air ennuyé, il faisait pourtant si beau ce matin, en Avignon. Je m’étais imaginé une journée dans les rochers de l’île du Levant, à la pêche en plongée bien sûr.
Je me permets, vu son attitude, de plaisanter un peu et je lui réponds en lui souriant :
— En célibataire, comme moi ! Je pense aussi que vous ne devez pas pratiquer seulement ce sport sous l’eau. Les belles sirènes, entièrement dénudées, ne manquent pas sur les rochers de l’île. Elles ne vous laissent sans doute pas indifférent. Hélas elles vont se faire plus rares avec ce temps sans soleil !
— Il doit pourtant y avoir du beau ciel bleu, dans le Var. Regardez là bas, à l’horizon, le ciel au-dessus des mats des ...