1. Je vous regardais...


    Datte: 13/04/2025, Catégories: jardin, Voyeur / Exhib / Nudisme Auteur: Juliette G, Source: Revebebe

    Les deux moineaux au-dessus de moi se parlent. Et au vu de leurs piaillements, il s’agirait certainement d’une scène de ménage en règle. Monsieur Moineau n’a pas dû sortir les poubelles ! Évidemment, il n’y a pas que mes oiseaux qui font pétiller le silence. D’autres bestioles emplumées se chamaillent dans chacun des arbres du parc. Il y a peut-être une grève générale chez les éboueurs de dame nature ? Pourtant, hormis les éclats vifs de la gente ailée, il n’y a aucun bruit. C’est presque étrange. Un silence, uniquement troublé par des trilles de volatiles. C’est comme si l’endroit appartenait aux oiseaux. Et pourquoi pas ? Ils mériteraient bien que nous autres, humains égoïstes et inconscients, leur accordions le droit de vivre en paix.
    
    Il fera chaud très vite et ma peau est déjà humide. J’ai déposé mon bouquin sur le bois verni du banc. Je n’ai pas envie de lire. Pas pour le moment. Pour l’instant, je profite de la vue et du calme. Je lirai plus tard. Ou pas. Peut-être que ma petite sortie champêtre m’apportera quelque surprise. La dernière fois, il y avait eu ce moment sympathique. Des parties d’échecs avec un inconnu. Un homme charmant d’un certain âge, qui m’apparaissait vite comme distingué et très cultivé. De jolies parties où cet inconnu me battait par trois fois.
    
    Il est vrai que parfois, nous nous posons de drôles de questions. Elle fait ce qu’elle veut bien sûr. C’est une superbe matinée. Déjà, un doux soleil caresse nos peaux. Pourquoi ne ...
    ... serait-elle pas là ?
    
    Mon inconnue a choisi une place en plein soleil. J’ai préféré m’asseoir sous le marronnier. Je la regarde. Je l’ai regardée tout de suite. Dès son arrivée dans mon champ de vision. Un simple coup d’œil d’abord, puis un regard plus appuyé ensuite. J’en suis maintenant à l’observer. Je n’ai pas même à déployer des ruses de Sioux sur les sentiers de la guerre, pour laisser se porter mon regard sur elle. Pas une fois, elle n’a levé ses yeux vers moi. Et puis quoi, je ne l’espionne pas. Je la regarde.
    
    Elle est charmante. Peut-être une trentaine de printemps. Ou peut-être un peu plus. Sa coupe de cheveux pourrait la rajeunir. C’est souvent le cas. L’avez-vous remarqué ? Les cheveux coupés très courts, ou comme il se disait dans une autre époque, à la garçonne, donnent un coup de jeune aux femmes.
    
    Elle est brune. Une chevelure sombre à laquelle les lueurs du soleil s’accrochent. Il m’est impossible, par contre, de deviner la couleur de ses yeux. Elle a l’air jolie. En tout cas, ses traits paraissent réguliers comme on dit. Des fils blancs relient ses oreilles à un objet plat, et tout aussi blanc, posé sur son banc. Elle écoute de la musique. À peine installée, la jeune femme fixait un point d’horizon éloigné dans le parc. L’objet de mon attention soutenue regarde dans la même direction depuis un très long moment, et sa position ne m’offre que son profil gauche. J’adore son nez. Un nez droit et bien dessiné. Parfois, elle se mord doucement la lèvre ...
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