L'omelette aux cèpes - Histoires de Sexe

L'omelette aux cèpes

... jeunes femmes réussissent à devenir mères, mais elles apportent toujours un espoir de plus.
— Je n’aurais rien à dire ?
— Non. Le conseil t’accorde une valeur jamais atteinte jusqu’ici. Tu es inestimable pour eux…
— Merde…
— Il y a déjà des acheteurs, Lyrie.

Cette nouvelle fit se froncer les épais sourcils sombres de la tueuse de loups. Une terrible nouvelle.

— La malemort… Comment le sais-tu ?
— Gilles et Vic subissent des pressions d’autres villages. Les autres hommes ont peur des réactions des communautés voisines. Le prix que tu rapporterais pourrait permettre de s’allier les bonnes grâces des villages plus riches. À commencer par la protection de Mirmont ! Le plus grand et le plus puissant des sept villages. C’est de la politique, Lyrie ! Tu sais ce qu’est la politique ?
— Oui. Vaguement…
— Finalement, les femmes sont plutôt heureuses ici, depuis que Gilles et Vic dirigent le village. Ils remporteraient la prochaine élection sans souci. Nous y veillerions. Mais combien de temps reste-t-il vraiment, avant que d’autres chefs viennent mettre leurs nez dans nos affaires ? Nous n’avons que quelques fusils alors que d’autres sont bien mieux armés, et surtout bien plus forts et plus nombreux. Nous ne devons plus tarder à agir.
— Ton projet concerne uniquement les femmes ?
— Oui. Uniquement des volontaires. Gilles et Vic ont décidé de rester pour continuer à tenter de protéger le village des autres chefs plus violents. Étienne notre forgeron nous sera très ...

... utile. Il est même l’élément essentiel pour la réussite de mon plan. Il ne quittera pas le village lui non plus…
— Tu as une idée du nombre de ces femmes ?
— Nous sommes plusieurs à désirer quitter la communauté. Il y en aura peut-être d’autres, mais au total, nous ne serons pas plus d’une vingtaine. Heureusement d’ailleurs… Il n’y aurait pas de place pour plus de passagères.
— Tu sauras organiser ce voyage ?
— Sans problème aucun.

Lyrie laissa filer sa respiration oppressée et resta un petit moment à se mordre la lèvre inférieure.

— Bien… Je vais réfléchir à tout cela.
— Tu vas donc nous aider ?
— Je suis concernée. Mais… je crois que je l’aurais fait sans cela. Oui, Sybille. Je vous aiderai.
— Penses-tu que nous avons des chances de réussir, ma grande ?

Lyrie passa ses longues mains sur son visage et les pressa sur ses tempes. Le long récit de Sybille l’avait passionnée. Cette histoire aurait pu être un véritable roman d’aventures et Lyrie l’une de ses héroïnes, mais il s’agissait d’une bien triste réalité.

— Ton projet est un bon plan. Ce ne sera pas facile… Si je ne trouve pas ce que l’on cherche chez moi, nous ne le trouverons certainement pas ailleurs… Mais je pense que nous avons de bonnes chances. Oui… je pense que nous pouvons réussir…

La matinée était passée sans que les deux femmes ne s’en rendent compte. Lyrie, fatiguée par sa nuit sans sommeil passée dans les bras de Lilas, se sentait maintenant épuisée.

— J’ai encore faim… Tu aurais quelque ...