Amazonie 1 - Partie 3 - Histoires de Sexe

Amazonie 1 - Partie 3

... taille. J’avais maintenant en effet une croupe féminine, plus large que celle prévue pour mes jeans, qui de toute façon étaient eux aussi dans la rivière sauf celui que je portais le jour de l’accident. Je poursuivais ma traduction sur l’ordinateur de Mélanie, qui avait créé un compte utilisateur pour moi. L’histoire inventée par Jéromine pour Raquel était tout simplement géniale, quelle vivacité d’esprit, quelle imagination !

Nous trouvâmes les tombes, au nombre de cinq, les croix avaient disparu, mangées par la forêt. Le charnier, enfin un tas d’os calcinés, existait lui aussi bel et bien. Tout semblait vrai du manuscrit.

C’était une découverte scientifique énorme.

Cela faisait quinze jours que nous étions là. Un soir que je me promenais entre les pyramides, j’eus des pensées très fortes pour toute cette histoire. Sans le savoir, sans le vouloir, j’entrai en communion avec la forêt, avec la Déesse. Je dus m’assoupir. Je fus réveillé par les appels de mon prénom. Le reste de l’équipe me cherchait. Je me levai, allai à la rencontre des cris d’appel. Je leur signalai ma présence. Mélanie vint vers moi, seule, dit aux autres qu’elle m’avait trouvée puis se tourna vers moi :

— Ça va, Alex ? Tu as un air étrange, ton visage a changé, oh mon Dieu !
— Quoi donc, Mélanie ? répondis-je, encore dans le cirage.
— Tu l’as fait ? Ta voix…
— Quoi ?
— Le rituel de la Déesse ! Je crois que tu es une vraie femme maintenant.
— OK, j’ai encore un peu plus de poitrine, mais ...

... elle n’arrête pas de prendre du volume.
— Baisse ton pantalon.
— Quoi ?
— Nous sommes seules, vas-y, baisse ton pantalon.

Je m’exécutai, ma culotte baissée révéla un beau sexe de femme.

— Bienvenue de l’autre côté du miroir, Alex.
— Merde, j’ai fait comme Jéromine et Raquel, je t’assure, je n’ai pas fait exprès. C’est venu comme ça.
— Évidemment, je me doute bien que c’est venu comme ça. C’était écrit. Et puis, ne prends pas cette mine de chienne battue, je ne suis pas ta mère.
— Tu sais, elle ne le saura jamais, je n’ai plus de parents, ils sont morts il y a quelques années.
— Que fait-on ? Comme Jéromine ou Raquel ?
— Nous ne sommes plus au XVIe siècle, Alex. On le dit aux autres. Mais cela doit rester secret tant qu’on ne fait pas de publications. Tu risques de devenir un objet de recherche, Alex.
— Trop drôle…
— Au fait, Alex… c’est épicène.
— Hein ?
— Oui, un prénom mixte homme-femme. Le diminutif d’Alexandre ou d’Alexandra.
— Alors je suis Alexandra ?
— Il semblerait !
— Mais, et mon état civil ?
— On verra ça au retour, Alex, on verra ça au retour à Paris.

* La problématique de la non-reconnaissance de l’existence de l’âme de la femme par l’Église est une légende, voir les sites internet consacrés à la légende du Concile de Mâcon.

Mélanie et moi avions rejoint le groupe. Nous étions au milieu de la nuit, la pleine lune éclairant les pyramides à travers la végétation. Avec cette lumière, il était perceptible que mon visage avait changé, un peu ...