Ouverture d'esprit - Histoires de Sexe

Ouverture d'esprit

... nous(clin d’œil).

Julien ne répondit pas tout de suite, l’air préoccupé, un peu mal à l’aise, mais c’était le but de ma proposition, le faire réfléchir et réagir.

— Disons que… c’est justement ça qui m’inquiète. Elles vont faire les folles et oublier Antoine, ça, je ne veux pas prendre le risque.
— Julien, tu réfléchis à ce que tu dis ? Ta femme est un modèle d’attention pour votre fils, crois-moi. Je sais de quoi je parle, j’ai deux enfants et j’ai bien vu que pour Séverine, votre Antoine il passe avant tout le monde, y compris Magali. Si tu ne lui fais pas confiance là-dessus, alors quitte-la, mais attention, c’est une décision lourde de conséquences, je le vis en ce moment et je ne souhaite cela à personne. Ne déconne pas Julien, Séverine est parfaitement équilibrée, et je t’assure que s’il arrivait qu’elle dérape, Magali lui réalignerait les chakras vite fait !
— Peut-être, mais je les ai vues quand elles sont toutes les deux, l’amour les rend folles, on dirait des gamines, incontrôlables.
— Et tu crois que de les frustrer en leur collant un chaperon, ça va arranger les choses ? Là tu te goures, complètement ! Ça va être pire ! Tu sais, j’ai accepté la bisexualité de Magali, même si je ne comprends pas comment c’est possible, mais je lui fais entièrement confiance. Elle m’en est reconnaissante, de jour comme de nuit… si tu vois ce que je veux dire… ou si tu l’as entendu(rires de Bastien).
— Tu n’as pas peur que leur amour se retourne contre toi ?
— Julien, ...

... elles ne sont pas lesbiennes, mais bisexuelles ! Elles ne peuvent pas vivre avec un genre plutôt qu’un autre, car elles sont incapables de choisir et ne le veulent surtout pas. Si moi, un vieux de bientôt cinquante berges je peux piger ça, alors toi aussi. Je ne suis pas de la génération LGBT, mais toi oui, tu en as tout le temps entendu parler, tu as vu des manifs, lu des articles, tu dois même en tenir compte avec tes élèves. Pas vrai ?
— Oui, oui, d’ailleurs ce n’est pas toujours facile…
— Je m’en doute, mais tu ne peux quand même pas mettre en place des choses pour tes élèves et les refuser à ta propre femme ! Cela n’a pas de sens !
— Tu m’étonnes, toi. Je te croyais plus conservateur, plus traditionaliste…
— Je suis fou amoureux de Magali, et je ne veux pas qu’elle me quitte alors je lui fais entièrement confiance, et honnêtement je ne suis pas du tout jaloux ! Ta femme est absolument sublime, et si vous avez décidé de faire un enfant ensemble c’est que vous vous aimez, que vous avez confiance l’un en l’autre. Tu ne vas quand même pas tout foutre par terre en organisant une surveillance digne d’un autre âge ? Tu veux la voiler et la boucler à la maison ? Tu n’as pas l’air d’un taliban pourtant…
— En tout cas, c’est un problème qui a l’air de te tenir à cœur.
— Évidemment, parce que si Séverine souffre, Magali sera au fond du gouffre et moi je subirai tout cela, et toi aussi, bonhomme, tu vas morfler si tu joues au censeur, si tu brises leur amour sous des prétextes – ...