Vers de nouveaux horizons - Histoires de Sexe

Vers de nouveaux horizons

... donné d’informations. En traînant et à l’auberge, rien d’intéressant ne se présente. Après la nuit, Jean-Marie selle les chevaux devant leur gîte pour le départ. Comme ils vont pour partir, il désigne, en riant, un bonhomme qui s’éloigne :

— Le pauvre, il n’a pas de chance.
— Pourquoi ?
— Sa femme ne lui donne que des filles. Il en a quinze.
— Quinze, dis-tu ?
— Oui. Il ne sait plus quoi en faire. Il en parlait avec une connaissance.
— Voilà qui est intéressant. Attends-moi.

Elle ne sait trop comment l’aborder. Il faut le faire parler et aviser. Elle s’arrange pour que sa monture fasse un écart et le bouscule légèrement. Elle descend de cheval :

— Excusez-moi. J’espère que je ne vous ai pas blessé.
— Non, je vous remercie. Il n’y a pas de mal.
— Pourtant vous n’avez pas l’air dans votre assiette.
— Ce n’est pas à cause vous.
— Vous me rassurez. Mais que vous arrive-t-il ? Si je puis vous être utile.
— Vous n’y pouvez rien. Ma femme a donné naissance à une fille il y a trois jours. Je viens voir le curé pour le baptême.
— Cela ne vous réjouit pas ?
— Oh si. Mais c’est notre quinzième fille et aucun garçon.
— Cela commence à faire beaucoup et il faut les établir.
— Vous comprenez le problème. Je n’aurais pas assez de bien pour les doter toutes. Les plus grandes commencent à être en âge. Oh, ce sont de belles filles, pas de soucis de ce côté-là, mais les deux aînées ont un fichu caractère et sont plus portées à regarder les garçons qu’à travailler.
— Ce ...

... n’est pas facile. Je vous souhaite bon courage et l’au revoir.
— Merci. Au revoir.
— Attendez ! lance Claire après s’être éloignée de quelques pas.
— Oui.
— J’ai peut-être une solution qui vous arrangerait et moi aussi.
— Laquelle ?
— Je recherche des jeunes femmes pour servir dans une grande maison à Lésoran.
— Chez un noble.
— Non, mais je suis prête à vous payer un dédommagement pour qu’elles m’accompagnent.
— Un dédommagement à moi ! Pour engager mes filles !
— Oui da.
— Ce n’est point l’usage.
— Certes, mais la maison est particulière.
— Particulière ! Que voulez-vous dire ?
— Je veux dire que c’est une maison du genre accueillante.

L’homme la regarde interrogatif, puis la lumière se fait dans son esprit.

— Un bordel !
— Non, un lieu de rencontre et de convivialité, avec services de repas. Pas une vulgaire maison de passe.
— De belles paroles, mais le résultat est le même, mes filles seront des putains.
— Elles apprendront les bonnes manières et se constitueront un pécule.
— En étant putains !
— Songez que celles qui m’accompagneront ne seront plus à votre charge, ni à surveiller, et cela vous rapportera de quoi mieux vous occuper des autres.

Un moment, Claire craint qu’il ne s’enfuie à toutes jambes, mais elle réussit à relancer la conversation. L’idée de voir ses filles devenir putains, même de luxe, choque l’homme et le perturbe, mais ne plus avoir à se bagarrer avec sa progéniture récalcitrante est tentant. Ah, si seulement elles étaient ...