Lila Parkplatz - Histoires de Sexe

Lila Parkplatz

... nouvelle compagne(dénichée sur place) d’Antoine le surveille de très près. Visiblement, Antoine vit fort bien sa retraite, je le trouve même rajeuni.

Je lui saute au cou, il me presse fiévreusement contre lui, je lui offre un petit bisou sur les lèvres qu’il apprécie beaucoup. L’homme qui l’accompagne ouvre de grands yeux étonnés. Celui-ci lui ressemble beaucoup, son fils assurément. Il est un peu plus jeune que moi, mais pas de beaucoup. Antoine me le présente :

— Chère Sandra, je vous présente Julien, mon fils.

Toujours pressée contre Antoine, je souris :

— Votre fils ? Je ne l’aurai jamais deviné !

Amusé, il ne répond rien. Manifestement très intéressé par ma personne, Julien s’approche un peu plus de moi, puis il s’incline légèrement :

— Bonjour. Mon père m’avait dit que vous étiez splendide, il était loin de la vérité !
— Menteur charmeur, à ce que je vois…
— Non, non, je suis sincère, ich bin aufrichtig !
— Danke vielmals. Vous pouvez en rester au français.
— Soit. Mais si j’ai besoin de perfectionner mon allemand, je sais maintenant à quelle porte taper.

Antoine éclaire un peu ma lanterne :

— Je suis revenu pour quelques jours dans les parages. J’ai été attristé de découvrir que mon ancienne boutique est devenue un endroit impersonnel et froid dans lequel on vend des téléphones, mais bon, il paraît que c’est le progrès.
— Oui, j’avais vu ça, c’est dommage…
— Et puis, comme il est arrivé un petit pépin à mon fils… De ce fait, j’ai pensé ...

... à vous.

Julien s’exclame fortement :

— Papa !
— Je te rassure, fiston, je ne vais pas rentrer dans les détails.

Antoine se tourne vers moi :

— Je me suis dit que le meilleur remède pour mon fils, c’était vous. Et puis… en même temps, je ne serais pas contre le fait de revivre avec vous certains épisodes.
— Pourtant, votre cousin Guillaume m’avait dit que vous vous étiez trouvé sur place une compagne…
— Une compagne, c’est parfaitement vrai. Mais pas une amante, hélas.
— Ah, je comprends mieux…

Néanmoins, quelque chose m’intrigue :

— Pourtant, ça ne semble pas cadrer avec ce que je connaissais de vous…
— Ce n’est pas faux, Sandra. Mais mon changement de vie et ma nouvelle compagne m’ont fait réaliser divers points de détail, surtout depuis votre arrivée dans ma vie, ou mieux encore, votre départ…
— Ah bon ?

L’explication tombe aussitôt, très généraliste :

— Oui, la vie est trop courte pour ne pas en profiter longuement.
— Ah ça, c’est un principe que mon mari et moi appliquons depuis quelques années…
— Et c’est vous qui avez raison.
— Mais de votre part, ça me surprend quand même…

Réajustant ses petites lunettes rondes, Olivier énonce sentencieusement :

— C’est toujours trop tard qu’on réalise certaines choses. Promettez-moi de ne jamais remettre à demain ce que vous avez envie de faire le jour même !
— Ce que je fais déjà, je vous rassure. Et si vous me relâchiez ?
— Ah pardon…

Même Antoine n’est plus un jeune homme depuis bien ...