Naïade - Histoires de Sexe

Naïade

... ne quittent guère la plastique somptueuse de ma copine de baignade. Alexia visite le poste, passe un temps infini à regarder dans la binoculaire et s’amuse de tout, la radio, la sirène… Le temps passe soudain trop vite, j’aime sa présence, sa voix, ses remarques…

— Cette invitation à dîner tient toujours ?
— Plus que jamais, après ces échanges au large…
— Oh, c’était juste pour vous rendre ce que vous m’aviez fait sous l’eau.
— Peut-être, mais c’est moi qui me suis senti sauvé.
— Ha ha ! Bon, alors c’est moi qui vous invite. Je pense que mes moyens sont supérieurs aux vôtres et je ne voudrais pas vous ruiner.
— Mais… hors de question. Ce qui est dit est dit.
— Jérôme, vous gagnez le SMIC pendant vos vacances, et je suppose que vous comptez un peu là-dessus pour financer une partie de votre année d’études. Vous faites quoi ?
— Étudiant en IUFM.
— Ah ? C’est bien, un futur collègue. Moi je suis enseignant-chercheur à l’université de Bordeaux. Je ne prétends pas gagner une fortune, mais plus que vous c’est certain. Alors, laissez-moi nous offrir ça. Je vais aller me changer pour être à peu près présentable. À tout de suite.
— Vous allez où ?
— Dans ma voiture, je n’ai pas le choix.
— Attendez, moi aussi, dans ce cas, je vais devoir me changer pour tenter d’être à la hauteur. Donc passons à ma chambre. Ce sera plus pratique.
— D’accord.

Au milieu de mes T-shirts, je trouve une chemisette saumon encore repassée par ma mère et un jean blanc pas encore porté ...

... car trop salissant. J’aurais pu être content de ma tenue, mais voilà qu’Alexia sort de la salle de bains. Petite robe fourreau noire s’arrêtant à mi-cuisses, vaste décolleté dans le dos, escarpins noirs à talons très hauts, chevelure enroulée en chignon au sommet du crâne, petit carré vaporeux et coloré jeté négligemment sur l’épaule. Comme ça elle est plus grande que moi. Encore une fois ma mâchoire a besoin de soutien. Elle m’emmène dans son Opel, « c’est allemand, c’est sûr » affirme-t-elle. Elle pique vers l’intérieur et nous arrête dans un village, à une dizaine de kilomètres de la côte. Petite auberge au look ancien mais coquet.

— Vous allez voir, c’est sympa et c’est bon. C’est la troisième fois que je viens, je m’y suis arrêtée par hasard, un jour en passant.

La déco est rustique et le mobilier moderne d’assez bon goût. L’endroit est plus fréquenté par des habitués que par des gens de passage. Le patron, qui est aussi le chef, a voulu préserver sa clientèle et les lieux traditionnels, tout en apportant une touche de renouveau. Il y a une terrasse couverte par une pergola et une énorme vigne, miraculeusement fraîche. Il n’y a pas d’étoile au Michelin, mais ça mériterait. Les plats sont d’une finesse rare, coquilles et poissons travaillés à la perfection, le produit respecté, et l’entre-deux-mers fabuleux et désaltérant. Apéros et cafés, 90 euros qu’Alexia trouve raisonnables, j’étais loin de compte avec mes cinquante euros…

— Vous avez des chambres libres, ...