1. 0311 Des retrouvailles peuvent en cacher d’autres.


    Datte: 10/01/2025, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... encore grandir mon malaise. Je cherche dans ma tête un sujet à lancer, mais je bugge. Mais pas mon téléphone, qui se remet à sonner.
    
    « Elle est chiante ! » je mens de façon éhontée, tout en refusant une nouvelle fois l’appel. Je sauve ainsi les apparences, tout en creusant mon passif vis-à-vis des explications à donner à Ruben lorsque je le reverrai.
    
    Je ne suis pas sûr que l’excuse du manque de réseau sera une bonne idée, d’autant plus que je suis censé être sur Toulouse, et sur Toulouse il y a du réseau. Quant au fait de refuser ses appels, va expliquer ça !
    
    « Tu devrais peut-être répondre, elle a peut-être un truc à te dire…— Il n’y a pas trop de réseau, je prétexte, on ne va même pas se comprendre. »
    
    Je finis par éteindre mon téléphone, pour éviter de nouvelles sonneries et de nouvelles questions. Je m’en veux de mentir à Ruben, tout comme je m’en veux de mentir à Jérém. J’ai peur d’être découvert, et de perdre la confiance de l’un et de l’autre. J’ai peur de faire du mal à tout le monde, j’ai peur de perdre tout le monde. Avoir le cul entre deux chaises, c’est une situation particulièrement inconfortable.
    
    Nous passons chez Martine pour récupérer les boissons, nous passons à la petite maison pour nous doucher, nous changer et nous filons au relais. La grande salle est encore déserte et Jérém se dépêche d’allumer le feu. Une fois une belle flamme lancée, il s’allume une cigarette et il la fume face au feu, en silence, l’air pensif.
    
    « A quoi tu penses, ...
    ... Jérém ? je l’interroge pour tenter d’apaiser mes inquiétudes.
    
    — Je pense que je t’ai tenu à distance trop longtemps.
    
    — Pourquoi tu penses à ça ?
    
    — Parce que je m’en veux d’être aussi con !
    
    — L’important c’est que nous nous sommes retrouvés, et qu’on ne se quitte plus, ok ? »Jérém demeure pensif, l’air triste.
    
    « Eh, Jérém ! je lui lance, tout en le saisissant par les épaules et en l’obligeant à se tourner vers moi. J’en ai bavé, oui, mais je n’ai jamais cessé de t’aimer, tu entends ? Tu n’as jamais cessé d’être mon P’tit Loup, tu entends ? »Jérém m’embrasse, et me serre très fort dans ses bras.
    
    « On ne se quitte plus, ok ? il me lance, la voix cassée par l’émotion.
    
    — Non, on ne se quitte plus, plus jamais. »
    
    Nous sommes toujours enlacés lorsqu’un bruit de conversation nous parvient de l’extérieur. Les cavaliers arrivent les uns après les autres, et la soirée commence en fanfare.
    
    Maxime, le frère de Jérém arrive en dernier, accompagné de Thibault.
    
    Ça fait près de six mois que je n’ai pas vu le jeune pompier. Et je trouve qu’il y a eu du changement chez lui aussi. Une nouvelle façon d’arranger les cheveux, pour commencer, un peu plus longs et un peu plus en bataille, portés avec une certaine négligence mais néanmoins maîtrisée avec une touche de gel.
    
    Aussi, je trouve une élégance inédite dans sa façon de s’habiller. Son blouson en cuir marron lui va comme un gant, et il met bien en valeur ses épaules qui me semblent encore plus solides qu’avant. ...
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