Amazonie 2 - Histoires de Sexe

Amazonie 2

... de mots clés, y compris « Jéromine », « Amazonie »…

Je n’avais pas eu le temps de regarder les fichiers images des documents scannés. Je décidai de faire une pause cryptologique et de faire un travail d’observation. En dehors des suites de chiffres des documents, il y avait des annotations, des tampons avec des dates, de l’œuvre d’archiviste donc. Une note manuscrite attira mon attention. Elle se trouvait toujours en première page de chaque document et disait en espagnol : « approuvé JDLV » suivi d’une année, entre 1555 et 1575. Par la Déesse et par Circé ! Je reconnus l’écriture de Jéromine, celle de son manuscrit que j’avais passé tant d’heures, pour mon plus grand plaisir, à traduire. JDLV ne pouvait être que Jéromine De La Vega. J’informai aussitôt le directeur et Julio. Cela dit, cela ne me donnait pas la clé, même si j’essayai sans succès de décoder avec la clé « approuvée JDLV » en ajoutant aussi les années. C’eût été trop facile.

Julio et le directeur me félicitèrent pour cette avancée. Cela me fit sourire, j’étais pourtant encore bien loin du but. Il fallait que je me mette dans la peau du chiffreur ou de la chiffreuse. J’étais sûre que c’était l’œuvre de Pedro/Raquel. Mélanie partageait mon avis mais n’avait pas plus d’idée. Quelque peu désespérée, j’eus envie d’ouvrir une conversation mentale avec Circé ce soir-là.

~ Bonjour mon amazone favorite, me dit-elle.

Je discutai peu après avec Mélanie.

— Mélanie, je crois avoir une piste grâce à Circé.
— ...

... Diable !
— Il faut que j’entre en liaison avec les documents, je pourrai accéder aux souvenirs du rédacteur ou de la rédactrice grâce à elle.
— Carrément !
— Je vais contacter Julio pour voir s’il accepte que je passe du temps là-bas à travailler sur les originaux.
— OK, donc je garde les filles…
— Oh, Mél, je ne veux pas te faire de peine. Et puis si je reste plus d’une semaine, tu pourrais me rejoindre le week-end. Ta maman serait OK pour garder les filles.
— Oui, et puis ce coup-ci on pourra communiquer avec elle, pas comme pendant notre dernière mission en Amazonie.
— Pas facile de combiner vie d’agent secret et de mère de famille…
— Comme toutes les femmes non ?

J’appelai Julio dans la matinée.

— Bonjour, Julio, c’est Alexandra.
— Bonjour, Alexandra, comment vas-tu ? Et bravo pour ta découverte de l’annotation de Jéromine. C’est un beau pas en avant.
— Merci, Julio, je vais très bien. Dis-moi, j’ai besoin de venir travailler sur les documents originaux, pas mal de journées, je pense.
— Ah, les documents numérisés ont un problème ?
— Ce n’est pas cela, c’est compliqué, je ne peux pas te donner de détails à ce stade.
— Écoute, cela ne pose pas de problème, ils sont disponibles. Arthur m’a dit hier soir que je devais te faire une confiance absolue, je ne te demande donc pas les raisons. J’accepte, mais à une condition…
— Laquelle ?
— Que tu viennes loger à la maison ! Nous avons une grande chambre d’amis et si tu dois rester longtemps ce sera mieux pour ...