Sur la route de la corniche - 3 - Histoires de Sexe

Sur la route de la corniche - 3

... soudain des feux de pare-brise d’un bleu puissant. Inquiète, elle se rangea sur une bande d’arrêt et scruta son rétroviseur.

Surprise d’observer que l’homme qui descendait de la puissante berline ne portait pas d’uniforme, le doute l’assaillit au fur et à mesure qu’elle en discernait la silhouette, la démarche puis la couleur : Anto ! C’était bien lui. Que lui voulait-il ? Comment l’avait-il retrouvée ? Cramoisie, elle abaissa sa vitre alors qu’il arrivait à sa hauteur.

Il l’interpella directement, c’est sûr, c’était bien lui.

— Salut… tu te souviens, sur la plage l’autre soir ? … Oui, j’en suis sûr ! … J’avais très envie de te revoir, le hasard fait bien les choses, non ?

Elle restait figée, accrochée à son volant.

— On peut discuter ? … Non, c’est peut-être pas le moment… et puis y a mon collègue qui attend…

Il la dévisageait, intimidant.

— Écoute, je suis encore demain dans le secteur, viens me voir à St Jean à mon hôtel à 6 h, j’ai pas toute la soirée mais on va pouvoir s’éclater…

Elle était stupéfaite, et bafouilla un « c’est pas possible ! » inaudible, puis, se ressaisissant :

— Hé, mais ça va pas, tu crois que tu peux me demander de te rejoindre comme ça, je suis pas à ta disposition, tu me prends pour qui ? Et c’était quoi ce gyrophare, t’es policier ?

Il rigolait de sa mine stupéfaite.

— Calme-toi, je te prends pour la fille avec qui j’ai passé un moment extraordinaire ! T’as pas aimé l’autre jour ? Moi, j’ai adoré !

Puis, ...

... redevenant sérieux :

— Bon, d’ailleurs, je te préviens, si tu viens pas samedi, c’est moi qui viendrai chez toi, je sais où tu habites avec ton Jules.

Ébahie par ce qu’elle entendait :

— Comment ça, tu sais où j’habite ?
— Écoute, je suis dans l’armée, je sais parfaitement qui tu es et ce que tu fais, alors tu t’amènes et on discute. J’ai ton tél., je t’appellerai pour te donner l’adresse !

Il avança une main vers elle, effleura son bras du bout des doigts, qu’elle retira aussitôt.

— T’inquiète pas, je ne te veux que du bien !

Puis il tourna les talons pour rejoindre son véhicule. Un démarrage en trombe et il la laissa sur place, en plein doute, le regard perdu dans les vagues.

Laura était extrêmement perturbée par cette interpellation cavalière, elle n’avait pas cru une seconde à une coïncidence. L’intrusion de ce gars dans sa sphère privée était très inquiétante… Comment l’avait-il localisée ? Comment connaissait-il son adresse, sa situation, son téléphone ?

Elle n’avait toujours rien dit à Antoine, ne savait pas si ce gars était vraiment dans l’armée mais avait l’intuition que c’était vrai, s’imaginait avoir à faire à une sorte d’agent secret genre Malko Linge local ! Elle se rappelait son physique surentraîné et ses copains bâtis sur le même modèle. Et puis elle voulait à tout prix éviter une confrontation directe avec Antoine, craignait les conséquences pénibles. Le mieux était qu’elle se rende à ce rendez-vous pour mettre les choses au point.

Les ...