Chalet 2 - Histoires de Sexe

Chalet 2

... militari. Je m’aperçois alors qu’ils appartiennent à un groupe qui est assis en rond un peu plus loin, et une silhouette féminine attirée par mon coup de gueule vient dans ma direction. Il s’agit en fait d’une classe du village voisin en sortie « biologie » et la maîtresse s’adresse à moi :

— Je suis désolée Monsieur, ils ont échappé à ma surveillance, ils sont un peu durs ceux-là. Qu’ont-ils encore fait comme bêtises ?
— Bonjour. Oh, rien de très grave, sauf que d’une part ils étaient chez moi sans permission, et d’autre part, la nature est fragile à cette époque, on est en pleine ponte et reproduction. Il faut donc être très délicat.
— Ah, vous voyez les enfants, crie-t-elle en se retournant vers le groupe. Le Monsieur dit que c’est l’époque de la reproduction et qu’il ne faut pas perturber le lac en ce moment. Vous pouvez nous expliquer quelles espèces se reproduisent en ce moment ?
— Un peu toutes, et celles qui vivent dans l’eau aussi. C’est le printemps. Vous voyez, là sur la gauche, j’ai fait mettre des enrochements, de gros blocs de pierre, qui font plein de petites grottes sous l’eau. Et par-dessus on a versé plusieurs remorques de gravier fin, en espérant que les poissons viendront y pondre et se reproduire. Si on lance des cailloux, ils s’enfuient bien sûr. Puis ensuite il y a une grande zone de sable qui va jusqu’à plusieurs mètres dans l’eau, là c’est pour se baigner ou pêcher sans rien accrocher. Il y a même un ponton avec une barque. Et plus loin, ...

... là-bas à droite, il y a de nombreux roseaux, un endroit d’eau peu profonde. Là, ce sont les grenouilles qui y pondent des longs filaments d’œufs. Et les grenouilles mangent des larves et des insectes, et souvent les brochets mangent les grenouilles.
— Et vous mangez les cuisses de grenouilles, Monsieur ? questionne un gamin voulant faire le malin.
— Non, non. Moi je suis un ogre et je mange les petits enfants qui ne sont pas sages.

Les gamins poussent des cris en se reculant, leur maîtresse rit. C’est une grande fille jeune et blonde, assez baraquée, ou du moins à l’allure sportive, plutôt agréable à regarder. Elle est vêtue d’un sweat-shirt échancré bleu foncé et d’une jupe longue à grands carreaux de plusieurs bleus, des escarpins sans talons, une belle fille en somme, ce qui est plutôt rare dans le hameau. Elle reprend en aparté :

— Je suis vraiment désolée, j’espère qu’ils n’ont pas provoqué de catastrophe.
— J’espère que non, l’avenir le dira. Désolé aussi d’être intervenu si vivement, mais je me suis beaucoup investi dans cette propriété.
— Mais c’est normal de défendre vos droits.
— Pas les miens, ceux de la nature. J’essaye de défendre la biodiversité sur mon petit territoire.
— Je comprends. Vous avez une maison ici ? On ne la voit pas…
— Oui, venez vous aussi de l’autre côté des barbelés jeter un coup d’œil.
— D’accord, attendez une seconde s’il vous plaît, puis vers le groupe : les enfants, vous vous asseyez sagement. Cédric, tu distribues les goûters qui ...