Business, amour et sexe - Histoires de Sexe

Business, amour et sexe

... tranquille.

— Merci de nous avoir reçus. Sans avoir la même expérience que ma collègue, Magali, du fonctionnement de votre entreprise, j’ai constaté quelques dysfonctionnements qui engendrent de grosses pertes de temps, entravent la modernisation de l’outil de travail et influencent négativement le chiffre d’affaires. C’est dommage de ne pas exploiter tout le potentiel, certaines personnes sont sous-employées, comme Magali, alors que d’autres exercent des activités quasi improductives.

N’ayant pas l’impression que les choses vont changer rapidement, Magali et moi avons décidé de vous présenter notre démission, afin de tenter notre chance dans un environnement plus rationnel. Notre lettre vous parviendra bien sûr en recommandé dans les délais légaux, mais nous voulions vous informer de vive voix de cette décision.

Mon patron soupira, l’air résigné, me regardant d’un air chagriné. Je me sentais un peu mal à l’aise, mais sentiments et affaires ne doivent pas être mélangés, dit-on.

— Je vous remercie de votre franchise, Monsieur, et je suis bien conscient des problèmes que vous évoquez. Mon entreprise boîte un peu, c’est vrai, mais par votre départ, vous l’amputez d’une jambe et elle risque la gangrène. Si Magali et vous partez en même temps, je n’aurai pas l’énergie de rebâtir les services privés de leur tête pensante, ce sera la mort lente, mais après tout, à mon âge, il faut s’y préparer. Magali, je peux te demander quel est le concurrent qui t’a fait une offre ...

... alléchante ?
— Personne, Monsieur, Bastien et moi souhaitons nous lancer en indépendants, nos compétences étant très complémentaires et notre vision du métier très similaire.
— Vous êtes bien courageux, c’est le privilège de la jeunesse ! Avant d’accepter votre démission, j’aimerais vous revoir afin d’examiner quelques points de détail à régler en vue de votre départ. Êtes-vous disponibles après-demain, à seize heures ?

Le soir, Bastien et moi discutâmes longuement, étonnés que le patron n’ait pas cherché à nous retenir, en nous proposant, par exemple, un meilleur salaire. L’explication allait nous être donnée le surlendemain.

— Merci de vous être libérés de vos rendez-vous, je pense que cela en valait la peine. Magali, je te connais depuis bien longtemps et jamais je n’ai eu à te faire la moindre remarque, tout le monde ici t’estime et t’admire, en tout cas professionnellement. (Là, je sursautai. Que voulait-il dire ?) Tu as gravi un à un les échelons de l’entreprise, tu la connais parfaitement, et te voir la quitter me peine profondément. Quant à vous, Bastien – vous me permettrez de vous appeler par votre prénom – si au début j’ai eu peur de votre collaboration forcée avec Magali, je suis aujourd’hui pleinement rassuré. Bref, n’ayant pas envie de voir péricliter l’œuvre de ma vie, je vous propose de la reprendre, à certaines conditions que nous allons devoir négocier. Qu’en pensez-vous ?

Bastien et moi nous regardâmes, plutôt surpris, ne sachant pas quoi répondre. ...