1. Striptease


    Datte: 15/12/2024, Catégories: fh, prost, vacances, Voyeur / Exhib / Nudisme rencontre, Auteur: Amateur de Blues, Source: Revebebe

    ... portes. Monsieur et Madame Barthes ; J. Vian ; Cécile Maggieri.
    
    « J » pouvait être Jeanne ou Julie, mais Cécile commençait comme Cynthia. Jeanne et Julie étaient des jolis noms de scène, mais Cécile était ringard. Antoine décida que la femme qu’il aimait s’appelait Cécile. Maggieri faisait Italien ou Corse, et Cynthia avait plutôt le teint mat et les cheveux sombres. C’était suffisant pour un poète mexicain. Il redescendit sans bruit, ressortit dans la rue et rentra chez lui.
    
    Il passa la nuit sur internet, à dépenser de l’argent, à boire du Knockando et à écrire. Le résultat lui sembla satisfaisant. Quand il finit par se coucher, il était détendu, presque serein comme il n’avait jamais été depuis la fin de son mariage. Plus tard dans l’après-midi, il alla jusque chez Cécile Maggieri et glissa une lettre dans sa boîte. Ensuite, il rentra chez lui pour commencer à préparer sa valise, vider le frigo et faire un peu de ménage.
    
    Antoine était sur le quai de la gare, très en avance. Il avait perdu toute sérénité. Il acheta des cigarettes alors qu’il avait décidé la veille qu’il était idiot de se remettre à fumer en approchant des cinquante ans. Le temps passa. Trois cigarettes plus tard, l’aiguille des minutes de la grande pendule de la gare était sur le onze et les gens qui montaient maintenant dans le train arrivaient essoufflés, en courant. Antoine comprit qu’il partirait seul. Il se rendit compte qu’il le savait depuis le début. Sa lettre était une manœuvre de ...
    ... désespéré. Quelle femme accepterait de partir dix jours en vacances avec un inconnu ?
    
    Il souleva sa valise et alla se hisser sur le marchepied quand une voix l’arrêta dans son geste.
    
    — Pardon, monsieur, est-ce que vous pourriez m’aider à monter ma valise ?
    
    Il se retourna et se trouva face à des yeux gris qu’il connaissait bien. Cynthia souriait.
    
    — Heureusement que ma voisine, Cécile, m’a montré cette lettre hier matin, sinon je n’aurais jamais su que j’avais gagné un voyage en Corse. Si je m’appelle Juliette, vous voulez bien m’emmener quand même ?
    
    Dans le train, ils se retrouvèrent côte à côte. Ils parlèrent peu, surtout de la méprise d’Antoine et de la chance qu’ils avaient que les voisines soient amies. Puis le voyage commença. Antoine regardait sa compagne à la dérobée et celle-ci lisait un roman policier suédois. Il ne l’avait pas remarqué jusque-là, mais elle avait une très jolie bouche, si bien dessinée qu’on aurait dit un travail d’artiste. Quand elle leva son nez de son livre et surprit son regard, elle ne dit rien.
    
    En arrivant à Marseille, ils changèrent de train et s’installèrent à nouveau. Cette fois-ci, ils étaient face à face.
    
    — Vous voulez savoir pourquoi j’ai accepté votre proposition ? demanda Juliette en plongeant son regard dans celui d’Antoine.
    — Peut-être pas, répondit-il. J’ai des milliers de rêves qui me passent par la tête et la réalité n’est sûrement pas à la hauteur.
    — C’est vrai, mais il faut bien l’affronter de temps en temps, cette ...
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