La reine du bal
Datte: 03/12/2024,
Catégories:
fh,
fhh,
fhhh,
cérébral,
confession,
couple,
Auteur: Ericcontact, Source: Revebebe
... fins de trentenaires, mélanger nostalgie et satisfaction de l’accomplissement personnel, le tout arrosé copieusement. Mais à vue de nez, je dirai qu’il y a eu quelques confusions dans la désignation des capitaines de soirée pour savoir qui ne boirait pas.
Tant pis pour eux, ils se débrouilleront et je mettrai (gentiment) tout le monde dehors de toute façon à 19 h. Mais en attendant, j’aide à porter plateaux de verrines aussi colorées que délicieuses (j’ai joyeusement escamoté celles au Serrano et à la figue pour mon compte personnel), et flûtes de champagnes en quinconce avec des ballons de rosé. La braise se fait peu à peu tandis que je garde un œil dessus, surtout si j’arrive à éviter les experts de barbecues : ce genre d’hommes qui ne peut s’empêcher de penser quesa technique est la meilleure. Ces gars-là ont deux doctorats : un en psychologie, l’autre en saucisses.
La musique passe par-dessus tout ça, survolant le brouhaha élégant des conversations. Occupé à droite et à gauche, je me rends compte que je n’ai pas croisé Séverine depuis un bon moment. Je quitte le barbecue en le laissant aux mains desdits experts : deux abrutis notoires (notoires pour moi surtout) mais apparemment compétents, et je retourne à la cuisine où je fais chou blanc. La maison est grande, le jardin aussi. J’en profite pour passer à la cave chercher quelques bouteilles.
C’est en remontant dans l’escalier que j’entends sa voix, à travers la lucarne ouverte qui donne sur le côté de la ...
... maison. Je me penche d’une marche plus haute et la vois alors en train de discuter avec deux connaissances de notre promotion.
— Allez, Séverine, pour une fois, tu devrais venir !
— Non, Christophe, c’est gentil mais je… ça n’est pas mon style de soirée.
— Ça l’était pourtant avant ! Hein, Yann ?
Les deux gars rigolent en se tapant dans la main. Et de mon couloir sombre, je vois Séverine rougir.
— Je vous l’ai dit quasiment chaque fois que vous m’avez invitée, reprend-elle en souriant quand même. Je ne suis plus comme ça.
— Dommage, nous, on aimait bien… disons… faire la fête avec toi.
— Mais j’aimais ça aussi, mon petit Christophe, mais… même si ce sont d’excellents souvenirs…
Et en s’interrompant, elle passe ses deux mains sur les deux braguettes des hommes face à elle délicatement.
— … c’est du passé, OK ? Alors, fermez-la un peu et allez rejoindre les autres, termine-t-elle en les laissant.
Je suis sur le cul, autant physiquement, puisque je n’ai pas pu faire autrement que m’asseoir, que mentalement.
De quoi parlaient-ils ? Et qu’est-ce que Séverine voulait dire par « Je ne suis plus comme ça » ?
Et elle leur touche l’entrejambe ?!
Je reste bloqué même après avoir remonté les bouteilles. Et dans un état mi-comateux, mi-automatique, je résiste à l’envie d’en parler à Séverine et l’après-midi se passe à dix mille lieues au-dessus de ma tête.
***
— Ils m’ont épuisée !
J’entends à peine Séverine sortir de la salle de bain et me rejoindre dans ...