Le torrent - Histoires de Sexe

Le torrent

... suite des événements. La guérisseuse retournerait seule à la grotte. Elle savait exactement quoi faire et ce qu’il lui fallait pour tenter de soigner le chasseur. La présence de l’Ouroukos lui était inutile. La chasseresse resterait au chevet du blessé et la Tallak les rejoindrait très vite. Si des chances de sauver l’homme existaient, elles resteraient au torrent. Le protégé de Glynis était très grand, devait peser un bon poids, et de toute façon, il n’était pas transportable.

— Tu as une idée de quand il reprendra connaissance ?
— Non. Il a ce qu’on appelle une grande fièvre. Je peux la combattre. J’espère qu’elle passera, sinon… je sais que ses blessures ne sont pas aussi graves que ça et qu’il pourrait vivre. Tout dépend… tu dis que c’est un ours qui lui a fait ça ?
— Aucun doute, oui.

La chasseresse savait exactement ce qui était arrivé au chasseur. Il avait été attaqué par un ours et le fauve l’avait propulsé dans le ravin. Ou l’homme s’y était jeté pour échapper au plantigrade en rage.

— Alors… Parfois il y a des chocs si puissants qu’ils provoquent des hémorragies… c’est du sang qui s’échappe d’un organe abîmé à l'intérieur du corps. Je ne crois pas que ce soit le cas. Il serait certainement déjà mort. S'il y a une hémorragie, je ne pourrais rien faire… Autrement, si la fièvre tombe, il devrait s’en sortir. L’épaule était disloquée, mais je l’ai remise en place. Je ne peux rien entreprendre pour les côtes cassées. Ce genre de blessure ne se soigne pas. ...

... Les côtes abîmées se… soignent d’elles-mêmes. Son genou est ouvert jusqu’à l’os… Ça, c’est dans la chute. La jambe guérira, mais l’homme boitera peut-être ensuite. Le reste ce sont des plaies peu profondes…
— Bien…

Glynis resta un moment sans parler puis elle regarda sa maîtresse avec un drôle d’air.

— Et s’il reprend connaissance ?

Le regard vert s’était foncé et la soigneuse attendait une suite au mot prononcé par son amie.

— Nous ne savons pas qui est ce chasseur. Ce n’est pas un Tallak et certainement pas un Ouroukos. C’est un guerrier ! Tu as vu toutes ses anciennes cicatrices sur son corps. Il est très grand et très fort, pas de doute. Un chasseur et un guerrier assez âgé pour être très expérimenté. Il est forcément puissant et doit être un adversaire très dangereux…
— Et alors ?
— Alors… nous devons être prudentes ! Nous devons savoir qui il est… d’où il vient, et ce qu’il fait dans notre vallée.
— Et donc…
— Glynis…
— Réponds-moi, mon amour.
— S’il reprend connaissance… je… je le ligoterai et…
— Pas question !
— … Je le questionnerai. Et toi… tu m’obéiras gentiment, ma chérie ! Nous saurons très vite si nous pouvons lui faire confiance.
— Et sinon…

La chasseresse laissa filer un soupir lourd et fixa ses yeux noirs à ceux de sa maîtresse.

— Pour l’instant, tu n’es même pas certaine de sauver ce chasseur. Il faut attendre et nous agirons en conséquence…
— Les Zallas et les Tallak ne font pas d’élevage ? Des chèvres ou des moutons ?

La ...