1. Mellow Yellow


    Datte: 24/11/2024, Catégories: f, fh, forêt, campagne, jardin, hotel, voiture, amour, cérébral, revede, noculotte, BDSM / Fétichisme Oral attache, confession, Auteur: Someone Else, Source: Revebebe

    ... cent fois…
    
    Le problème de tout cela, c’est qu’à force de passer du bon temps ensemble – parce que si là je ne parle que des parties de jambes en l’air, il y a tout le reste, et notamment des discussions à n’en plus finir sur des sujets qui nous passionnent et qui se terminent bien souvent avec d’invraisemblables fous rires – on commence aussi à parler d’amour… Et le pire, c’est qu’à force de se dire que l’on s’aime, on finit par le croire.
    
    Vivre ensemble ? D’abord, aucun de nous deux n’a une thune devant lui qui nous permettrait de prendre un appart’ tous les deux, et je suis le seul à travailler. Et puis, aussi, il y a nos conjoints respectifs… À cette époque, Goldman vient de sortir une chanson qui s’intitule « J’l’aime aussi » et où il dit que dans certains pays, le game est poly… Sauf que cela n’existe pas chez nous !
    
    Alors, bien sûr, on fait semblant d’y croire… On se berce d’illusions en sachant très bien au fond de nous qu’aucun de nous deux ne sera jamais capable de quitter son conjoint. Manque de courage ? Peut-être, mais aussi l’incapacité chronique de laisser deux personnes qui ne sont victimes que de notre propre connerie personnelle à nous mais qui, à force d’à force, finissent bien par se rendre compte que quelque chose cloche dans notre histoire, comme cette fois où j’ai la bonne idée de partir de chez moi un mardi matin en portant un pull à même la peau – un fantasme de Mary, que voulez-vous – alors que je le fais jamais, ou cette fois où Mary ...
    ... s’achète un ensemble avec porte-jarretelles et tout le bazar alors que son zouave n’y a simplement jamais pensé. Et encore, il ne sait pas que le premier jour où elle l’a enfilé, je l’ai emmenée à la cave et que je lui ai confisqué sa culotte ! J’aime mieux vous dire que ce genre de plan, aussi basique soit-il, ça a toujours un effet bœuf sur les deux partenaires…
    
    Après une flopée de tentatives où nous essayons tous les deux de nous persuader que le mieux à faire est d’arrêter les frais pour le bien de tout le monde, c’est finalement Mary qui a le plus de cran et qui me quitte, me laissant à tout jamais inconsolable… Et, trente ans plus tard et sans aucune nouvelle d’elle depuis tout ce temps, la voilà qui me téléphone, elle veut me voir et a un service à me demander. Simplement, comme j’ai passé l’âge de mentir effrontément à celle qui est devenue mon épouse entre-temps et accessoirement la mère de mes enfants, je lui en parle.
    
    — Putain ! T’es en train de me demander si la maîtresse que t’avais il y a trente ans et qui m’a tant fait souffrir peut venir ici, à la maison ? Tu te fous de ma gueule ?
    — Écoute : déjà, c’est elle qui réclame à te voir. Et ensuite, à entendre le son de sa voix, quelque chose me dit qu’elle ne va pas bien du tout.
    — Et qu’est-ce que je suis censée en avoir à foutre ?
    — Toi, rien. Je te demande simplement de l’écouter… Tu auras tout loisir de la jarter si cela ne te convient pas.
    
    Le jour J et à l’heure prévue, une camionnette s’arrête devant la ...