Les petites stagiaires: Leslie IV,1
Datte: 10/11/2024,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Exorium, Source: Hds
- Vous le faites exprès, Leslie, c’est pas possible autrement !
– Oh, non, Monsieur, je vous assure !
Et elle se remettait au travail, d’un petit air contrit.
Elle m’exaspérait, cette nouvelle stagiaire : elle était précise, efficace, compétente. Je n’avais, la plupart du temps, qu’à me louer de la façon extrêmement consciencieuse dont elle accomplissait les tâches que je lui confiais. La plupart du temps : parce que, parfois, sans que rien ait pu le laisser prévoir, tout partait brusquement à vau-l’eau. Elle commettait des bourdes invraisemblables, se trompait dans les chiffres, intervertissait les commandes. Tant et si bien que je ne pouvais jamais me reposer vraiment sur elle, que j’étais obligé de vérifier systématiquement, a posteriori, tous les dossiers dont elle s’était occupée. Et ça me prenait un temps fou.
J’essayais de comprendre.
– Mais enfin, comment vous expliquez ça ? Hier, vous avez accompli un travail d’une qualité exceptionnelle. Et aujourd’hui vous me torchonnez tout…Elle ne savait pas. Elle n’avait pas d’explication. Toujours elle avait été comme ça. Toujours on le lui avait reproché. Elle avait beau faire des efforts, se concentrer tant qu’elle pouvait, il n’y avait rien à faire. Ça revenait.
Je faisais le plus souvent preuve, à son égard, d’infiniment d’indulgence. Elle paraissait si malheureuse, si démunie, lorsque ça se produisait, que je n’avais pas le cœur de l’enfoncer davantage. Je haussais les épaules, je soupirais, je ...
... rectifiais. Et je la sermonnais.
- À terme, il faudra vraiment que vous trouviez une solution, Leslie, hein ! Parce que je vois pas comment un employeur pourrait vous garder plus de trois mois dans des conditions pareilles.
Mais il m’arrivait aussi de perdre mon sang-froid. Quand elle avait vraiment dépassé les bornes. Quand ses étourderies – appelons ça comme ça ! – m’imposaient un colossal surcroît de travail. Je me laissais alors emporter par mon énervement. Je me montrais blessant. Cassant.
– Il y a des moments, on se demanderait vraiment si vous n’êtes pas complètement idiote, ma pauvre fille !
Elle ne disait rien. Elle ne répondait pas. Les larmes lui montaient aux yeux.
Je regrettais. Je culpabilisais. Mais c’était fait.
Aglaé, elle, envisageait très sérieusement de rencontrer désormais son Ewin ailleurs que chez moi.
- Ben, pourquoi ? Tu me déranges pas, tu sais ! Au contraire.
– Je sais bien, oui ! Mais ta nouvelle stagiaire, là, celle qui me remplace, tel que je te connais, ça va forcément finir par te démanger de l’installer ici. Et si la place est déjà prise…– On verra le moment venu. S’il arrive. Ce qui m’étonnerait.
– Oui, oh, alors ça ! Avec toi !
Je n’ai pas eu à insister beaucoup pour qu’elle reste. Et on a attendu Ewin ensemble tous les deux. Tous les soirs. Un Ewin qui faisait des apparitions de plus en plus tardives. Sous des prétextes variés, tous plus cousus de fil blanc les uns que les autres.
– Il me fait trop rire.
On savait, ...