1. 0309 Quand on se noie, on ne refuse pas une main tendue 2/2


    Datte: 30/10/2024, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... vivre une relation au grand jour. Au fond, c’est tout dont j’ai toujours eu besoin, tout ce dont j’ai toujours rêvé, tout ce que Jérém n’a jamais su m’offrir. Je me laisse réconforter, je me laisse porter, soigner par Ruben.
    
    Je suis touché par ses attentions, pas sa spontanéité, par l’enthousiasme avec lequel il envisage l’avenir de notre relation.
    
    C’est pour cela que je ne veux pas le perdre. A moins que la véritable raison ne soit tout autre. Comme la peur de me retrouver seul. Seul avec mes démons, seul avec moi-même.
    
    Parfois, je me demande si lui aussi pense toujours à Andréas. Au fond, je préfère ne pas savoir. Tout ce dont j’ai envie c’est d’être bien avec lui, de profiter de l’instant présent. Je ne veux pas être jaloux, je ne veux pas demander à cette histoire plus que ce dont j’ai besoin.
    
    Est-ce que Ruben est amoureux de moi ? Ou bien est-ce que lui comme moi sommes amoureux de ce qu’on s’apporte l’un à l’autre à savoir une main tendue pour s’empêcher de nous noyer dans le chagrin ? Je ne sais pas répondre à ces questions, et au fond de moi je ne sais pas si j’en ai envie.
    
    Nous sommes tous les deux des meurtris de la vie et nous avons besoin de trouver du réconfort et de la douceur dans les bras de l’autre.
    
    Ruben a été ma bouée de sauvetage, et ...
    ... j’ai probablement été la sienne. Il m’a sauvé d’un naufrage, je l’ai peut-être sauvé du sien.
    
    Non, quand on se noie, on ne refuse pas une main tendue.
    
    Un soir, cette chanson retentit à nouveau dans la petite enceinte de la radio que Ruben tient toujours allumée en fond sonore.
    
    https://www.youtube.com/watch?v=0qeV8PDBH8E
    
    Dans le silence planant après nos orgasmes où nos souffles sont les seules manifestations de notre présence, je l’écoute d’un bout à l’autre, et je me laisse embarquer comme jamais. Et peut-être parce que mon esprit est à fleur de peau après l’amour, peut-être parce que je tiens dans mes bras ce petit mec avec qui je me sens si bien, peut-être parce que je me sens… oui, je crois que je me sens heureux à cet instant précis, cette chanson me bouleverse plus encore que les autres fois.
    
    « Putain, ce texte… j’entends Ruben commenter. Il est on ne peut plus clair. Ce sont au final toujours les innocents qui sont les victimes des grands enjeux qui les dépassent. »
    
    A cet instant précis, cette chanson devient la bande son de ma romance avec Ruben.
    
    Je me souviens très bien de cet instant, de cette soirée. Je m’en souviens car c’était la veille du jour où « un coup de tonnerre » va venir faire dangereusement vaciller mon fragile équilibre sentimental. 
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