Clorinde revient (17)
Datte: 27/10/2024,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Exorium, Source: Hds
... plus.
Et Clorinde a glissé une main sous la table.
- Et moi, bien sûr, je joue. Je joue tant que je peux. Je lève la jambe. Je la repose. Je montre. Je cache. Je remontre. Je fais durer. Je veux en essayer d’autres, des chaussures. Plein d’autres. Il demande pas mieux, lui. Au contraire.
Le coude de Clorinde s’est mis à bouger. Lydie aussi a glissé une main sous la table. Et puis l’autre. Les deux.
- Il n’en peut plus. Il regarde. Il regarde tant qu’il peut.
Moi, c’est elles que je regardais. Elles. Clorinde, les yeux mi-clos, le souffle court. Lydie tout empourprée, dont les pieds n’arrêtaient pas de racler le carrelage sous sa chaise. Je les regardais. Et moi aussi, à les voir cheminer éperdument vers leur plaisir, je me suis élancé à la conquête du mien.
- Et il me supplie. « S’il te plaît, Lydie, oh, s’il te plaît ! J’ai tellement envie de toi ! S’il te plaît ! » Il est en mon pouvoir. Mais c’est non. Il n’en est pas question. C’est non. Non. Et encore non. Il ne m’aura pas. »Elle a entrouvert la bouche, fixé quelque chose très loin, au-dessus de moi, et elle s’est doucement plainte. S’est cabrée. Un cri. À pleine gorge. Un autre.
Clorinde aussi. Presque aussitôt. À grands coups de bassin dans le vide. À rythme endiablé. En halètements fous. En sanglots de bonheur.
Mon plaisir a surgi. Je l’ai psalmodié, moi aussi, mes yeux dans les siens. Dans les leurs.
* * *
Clorinde a séjourné plus d’une heure dans la salle de bains. Dont la porte a ...
... fini par se rouvrir. Dont la lumière s’est éteinte. Elle s’est approchée. Ses cheveux sont venus me chatouiller le front.
- J’y vais. C’est le grand jour avec Savoy.
Ses lèvres m’ont effleuré la joue.
- Je suis heureuse. De vous faire ce cadeau. Je suis heureuse.
La porte d’entrée tout doucement refermée. Son pas dans le couloir.
Mon portable a presque immédiatement sonné.
- Bonjour. Ça va ? C’est moi, Lydie. Je te dérange pas ? Je voulais juste te demander un truc… Tu sais à quelle heure elle va lui monter son petit déjeuner à l’autre, là, tout à l’heure ?
- Oh, toi, t’aurais peur d’être obligée de partir au boulot avant que le spectacle commence…Elle a ri.
- Tu sais ?
- Je te le dis, mais à une condition. C’est que tu me payes un café.
- Oui, oh, ben alors ça, avec plaisir. Arrive !
Elle était en pyjama. Un pyjama de satin gris.
J’ai jeté un rapide regard circulaire autour de moi.
- Alors, c’est là !
L’ai posé sur le lit où je l’ai longuement laissé traîner.
- C’est là que tu donnes vie à tes fantasmes. Là que ton patron se prosterne à tes pieds. Là où t’imagines plein d’autres trucs. Et là où tu nous écoutes à côté.
Elle a haussé les épaules.
- Oui, oh, je vais pas prétendre le contraire…- Dis-m’en d’autres, des fantasmes. En attendant que ça commence en face. Dis-m’en d’autres. J’ai trop aimé ça, hier soir. Toi aussi d’ailleurs ! Allez, vas-y ! Je t’écoute…- Non.
- Comment ça, non ?
- Non. Parce que tu profites des ...