1. Garçon ou fille ?


    Datte: 23/10/2024, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Jpj, Source: Hds

    Garçon ou fille ?
    
    Déjà petite, à la maternelle, je me posais des questions. La fillette que j’étais se sentait bien plus copine des garçons et de leurs jeux de castagne que des gourdes en contemplation de leurs poupées Barbie.
    
    Alors quelques années plus tard, vous pensez bien que j’ai viré casaque et trouvé ma place au foot avec les mecs plutôt que de traîner avec les gonzesses à jouer les bimbettes Joe le taxi, Vanessa, etc.
    
    En sus, chez les mecs, personne n’a contesté ma présence et j’étais arrière mais efficace et respectée. Jamais je n’ai hésité à flanquer un bon coup de latte au tibia d’un mec trop entreprenant. Sûr que j’étais respectée à ma juste valeur de vraie footballeuse.
    
    Pour éviter les remarques, je portais chevelure de mec, courte, hirsute. Rien n’est plus con qu’une fille au foot avec les garçons en cheveux blonds longs et rubans bleus accroche cœur.
    
    Et surtout, je serrais mes embryons de nichons dans un carcan de teeshirt trop petit comme corset de l’ancien temps. Pour les garder discrets, juste un peu carrure d’athlète larges poumons mais pas plus.
    
    Pour tout vous dire, le meilleur de ma semaine étaient ces deux après-midi de foot au stade où j’étais moi-même, fille devenue un vrai mec.
    
    Mais, comment vous dire, pas totalement pas vraiment.
    
    J’étais très garçon, ça me plaisait bien. Mais je restais néanmoins fille et ça me plaisait aussi.
    
    Peut-on comprendre cela ?
    
    Mon bouquin préféré c’était Enid Blyton, le Club des Cinq. Je ...
    ... m’indentifiais totalement à Claude. Je ne sais pas si vous connaissez la saga du Club des Cinq mais dans cette histoire, la fille qui s’appelle Claude est exactement comme moi, c’est un garçon. Il y a Mike il y a François, ce sont les garçons, il y a Annie, c’est la fille, il y a Dagobert, c’est le chien. Et puis il y a moi, enfin Claude qui est une fille mais plus garçon que fille. Du moins dans sa tête. Comme moi. Très exactement comme moi.
    
    En plus d’être un peu garçon et pas trop fille, j’étais rebelle. C’est à dire pas du tout conforme. Au collège je chopais des heures de colle et de retenue pour des tas de motifs inconvenants qui feraient de moi une anarchiste totale. Une insoumise comme dit Melanchon, le vieux con genre intello à lunettes qui cause à la télé.
    
    Enfin la faute en était à cette histoire de genre un peu trouble.
    
    Je pensais dans ma petite tête, avec l’IA et les processus informatiques, il n’y aura bientôt plus aucune ségrégation de genre. C’est sûr que les algorithmes sont neutres et seront non discriminants. Et le monde en sera changé.
    
    Mais je me trompais. La fille-garçon, rebelle, insoumise, désobéissante qui ne rentrait pas dans la bonne case de règlementation sociale faisait tache en ce début de vingt et unième siècle.
    
    Alors vous allez me dire, et côté cul ? Parce que c’est bien là que les choses de genre se décident. Et bien, étonnamment côté cul tout allait bien. Côté cul, le siècle avait fait sa mutation et tout le monde trouvait normal qu’il y ...
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