Emprise - Histoire d'Aïké (01)
Datte: 30/08/2024,
Catégories:
BDSM / Fétichisme
Auteur: byAPVapv, Source: Literotica
... des mois de famine, c'était un corps émacié qu'elle exhibait, des joues et les orbites de ses yeux creusés derrière son hijab noir.
Les jours s'écoulaient dans la moiteur de la cale embaumant la sueur, l'urine et l'humidité. Le pain manqua. Plusieurs fois, Afgab Aden tenta de parlementer avec le capitaine ou des matelots pour quérir un morceau de pain et de l'eau. Déçu des refus, le père de famille rejoignait la cale la tête basse. La jeune Aïké sentait son ventre se tordre. Affamée comme ses parents, cette torture lui était inssuportable.
Un matin, Hassan et Faduma montèrent sur le pont à la recherche de nourriture pour leurs enfants qui pleuraient de famine. Une heure plus tard, ils revinrent avec des quignons de pain plein les mains et un vide étrange dans l'œil que la jeune Aïké ne comprit pas. Son père se pencha à l'oreille de Halima. Des larmes coulèrent sur les joues albatres de la mère voilée. La jeune fille vit ses parents emprunter également les marches métalliques. Elle regarda les enfants grignoter le pain que leur père avait partagé avec précaution. Dans son regard, un vide malsain. Une sorte de malaise morne.
Afgab Aden soutenait sa femme en redescendant les marches et tenait un morceau de pain. Ils mangèrent. La satiété vaut mieux que la compréhension, l'estomac vaut mieux que le cerveau quand la famine hurle aux oreilles de la survie. Aïké ne chercha pas la raison de la tristesse de sa mère alors qu'ils mangeaient enfin.
Le surlendemain, le pain ...
... manqua à nouveau et c'est Afgab Aden qui monta en premier. Quelques minutes plus tard, le Capitaine et deux matelots somaliens descendirent avec des morceaux de pain et des bouts de viande séchée.
- Nous avons apporté de la nourriture pour vous, lança le Capitaine de sa grosse voix en posant ses mains sur ses hanches. Par contre, comme l'autre jour, il faut payer.
Ses yeux noirs et luisants sous sa casquette blanchâtre glissèrent sur les deux femmes et sur Aïké. Mue par une force invisible et soudaine, Halima se leva.
- Je vais payer et je ferai tout ce que vous voulez mais ne demandez rien à ma fille.
- C'est dommage car c'est un joli petit lot que vous avez là.
- S'il vous plaît, Monsieur le Capitaine, pas notre fille, insista peureusement Afgab Aden.
- Dommage, vous auriez eu de la viande!
Les deux matelots rirent derrière le Capitaine en mastiquant la viande séchée. La mère d'Aïké se leva en ajustant son hijab crasseux et se préparait à monter sur le pont.
- Reste là, femme. On va faire ça ici! lança le Capitaine en fermant sa grosse poigne sur l'avant-bras de Halima. Toi aussi, tu dois payer.
Faduma, la mère des trois enfants, était une femme pugnace et décidée. Elle se leva et déplia son abaya qu'elle accrocha sur les rivets de la coque. En tendant son tissu sombre, elle tira une sorte de rideau pour isoler ses enfants. La sous-robe qui avait dû être de couleur crème autrefois était légèrement transparente et ne masquait pas la culotte blanche ...