1. Putain de soirée


    Datte: 12/08/2024, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Laetitia sapho, Source: Hds

    ... portable greffé à ta main.
    
    Tu me diras, c’est toujours sympathique d’avoir une bonne poire à la maison, pour te faire à manger, te plaindre un peu et porter tes costumes au pressing. C’est rassurant aussi. Ton petit confort quoi, tes habitudes.
    
    Je te quitte, parce que tu m’as trompée, mais aussi parce que je me suis trompée. Sur ton élégance, sur ta classe, ton intelligence, la finesse de tes choix. Tu vois, le pire n’est pas d’être trompée, c’est plutôt d’être trompée avec dédain, sans respect. Tu as donc préféré me mentir. C’est ton choix. Je te confirme que pour moi, ce choix est le mauvais.
    
    Je te quitte et je demande le divorce. Le divorce à tes torts, bien évidemment.
    
    Il faut que tu saches tout de même que je ne vais pas lésiner sur ce divorce. Après un bon détective, je vais prendre un bon avocat. Tu vas y laisser des plumes, financièrement bien sûr, mais aussi et surtout au niveau de ta réputation. Toi le mari parfait, le père parfait, le fils parfait, l’ami parfait. Tout ça risque d’être légèrement écorné. Désolée pour ton image et ton statut social. Mais je n’aurais aucun scrupule. Tu m’en as trop fait.
    
    Sache aussi que ma vengeance ne s’arrête pas là.
    
    C’est un peu puéril, je l’avoue, mais j’ai envoyé une lettre anonyme au mari de ta pute. Je considère qu'il est aussi concerné par tout ça que moi, et qu’il a le droit de savoir. Lui aussi est trompé. Lui aussi est pris pour un con. Entre cocus, il faut se serrer les coudes, tu ne crois pas ?
    
    Oui, ...
    ... cocue, le mot te choque ? Moi oui, il me choque. Ce n’est pas très joli et pas du tout flatteur comme appellation. Mais je le porte, parce que je n’ai pas le choix et parce que c’est toi qui m’en as affublé.
    
    Je ne suis fautive de rien du tout. Je n’ai pas mérité ça. Je porte donc le titre de cocue, celui que tu m’as associé, comme on donne un surnom méprisant à quelqu’un qu’on ne respecte pas.
    
    Le fait que j’ai averti le mari de ta copine, tu as déjà dû t'en rendre compte au moment où tu liras cette lettre. Je lui ai indiqué le lieu et l’heure de votre petite sauterie prévue aujourd’hui après le boulot (toujours mon excellent détective).
    
    Hôtel Excelsior, chambre 221, c’est ça ?
    
    Il a dû débarquer pendant votre petite séance de baise.
    
    Je ne le connais pas, peut-être t’a-t-il mis son poing dans la figure. Amplement mérité, non ?
    
    Porteras-tu mieux le cocard que moi je porte les cornes ? Dommage, je ne serai plus là pour le voir.
    
    Ce petit désagrément que je te cause, le premier, tant j’ai cherché à être une épouse modèle, c’est loin d’être le dernier. Je ne suis plus la gentille Judith, l’épouse dévouée. Tu vas vite t’en apercevoir.
    
    Voilà, nous nous reverrons maintenant au tribunal. En attendant, si tu as quelque chose à me dire, passe donc par l’intermédiaire de mon avocat.
    
    Les enfants ? Tu es leur père, tu pourras les voir quand tu veux. Enfin, si eux le veulent. Ils considèrent, même s’ils ne te le disent pas, que tu les as un peu oubliés ces dernières ...
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