1. Equinoxe sextraordinaire


    Datte: 31/07/2024, Catégories: fhhh, amour, Partouze / Groupe Humour sf, Auteur: Melle Mélina, Source: Revebebe

    ... l’autre. L’atmosphère monta encore en température. Le pauvre agent déboutonna le deuxième pan de sa chemise.
    
    Il avait consacré sa vie entière au réel, au palpable, il était si ancré dans sa réalité, la réalité de son monde, un monde qui ne laisse pas de place à l’inconnu, où tout est maîtrisé de A jusqu’à Z. Lui, qui était si ancré dans le concret, doutait. Lui, qui avait rejeté l’esprit, était à présent harcelé par l’irrationnel, l’incorporel. Il subissait une irruption du sensuel dans sa tête, une sorte de revanche de l’inconnu. Et les mots tournoyaient autour de lui comme des phylactères qu’il pouvait lire aussi facilement qu’il lisait ses notes.
    
    Érotisme, sexe, hédonisme, épicurisme, débauche.
    
    Tous les mots qu’il avait combattus farouchement et remisés au placard depuis de nombreuses années, refaisaient surface et ne lui laissaient pas le temps de reprendre son souffle. Il se noyait dans un océan d’images sybarites.
    
    Le vieux Bergue n’avait pas perdu une miette du spectacle qui se déroulait devant ses yeux et comprit que la métamorphose de son vieil ami ne serait complète qu’à la prochaine provocation de Affro. Il l’encouragea dans ce sens :
    
    — Mmmm, je pense qu’il faudrait que tu apportes un verre d’eau à l’agent, ma très chère.
    
    Elle ne se fit pas prier. Elle se leva en minaudant et mit dans son mouvement le plus de sensualité possible. Elle s’approcha telle une chatte prête à jouer avec une proie, une proie hypnotisée, une proie consentante.
    
    Elle ...
    ... se plaça, féline, dans son dos et posa les mains sur ses épaules. À leur contact, Maurice ne put retenir un léger sifflement d’exaltation. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait ressenti la chaleur de son sang influer dans les veines. Les mains dévalèrent le torse et des doigts agiles déboutonnèrent un troisième bouton à la chemise, révélant le torse musclé de l’agent. Elles s’insinuèrent entre le tissu et la peau qui, à leur contact, frémit doucement, presque imperceptiblement, mais suffisamment pour être perçu.
    
    La chaleur devenait étouffante, à tel point que les messages nerveux commandés par le cerveau n’arrivaient plus à destination et ce fut le corps qui prit les commandes. Les tétons de Maurice se durcirent et la chair de poule recouvrit tout son corps. Ces réactions n’arrêtèrent en rien la descente des mains. Un quatrième bouton fut ôté. Il n’en restait plus qu’un pour que la chemise soit ouverte.
    
    Les mains commencèrent à devenir caresses et dansèrent une ronde autour du nombril. L’agent Dard hoquetait de plaisir. Cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était senti ainsi en vie. Les mots de son vieil ami Bergue résonnaient dans sa tête, les mots sur la perte de toute saveur, de toute odeur.
    
    « Depuis combien de temps ne t’es-tu pas senti en vie ? »
    
    Telle était la question que l’antiquaire lui avait posée lors de son arrestation et telle était la question qu’il se posait présentement. Quelque chose venait de dérailler, son train-train quotidien venait de ...