1. Equinoxe sextraordinaire


    Datte: 31/07/2024, Catégories: fhhh, amour, Partouze / Groupe Humour sf, Auteur: Melle Mélina, Source: Revebebe

    ... et analysait les récits de Doyle ou encore du personnage de Poe, Auguste Dupin avec une froideur mécanique, il aiguisait son sens profond de déduction…
    
    L’autorité cléricale fondait de grands espoirs sur les deux novices mais ne voyait pas d’un très bon œil que ces deux-là s’apprécient à tel point que toute idée de concurrence était exclue. Aussi, la haute autorité, sous l’égide du père supérieur, le père Karasse, mit tout en œuvre pour les séparer et lorsqu’elle trouva la brèche, elle s’y engouffra opposant à jamais ce couple d’amis.
    
    Guten pensait que l’homme était foncièrement bon et qu’il valait la peine qu’on se batte pour lui : le seul et unique moyen de le voir s’épanouir était de lui donner les clés pour comprendre le monde pour pouvoir se forger une opinion qui lui est propre.
    
    Ce n’était pas l’avis de Maurice qui pensait diamétralement l’opposé. Pour lui, il fallait brider l’homme, car le voir s’épanouir, c’était ouvrir la porte sur tout ce que la société s’était évertuée à corriger chez l’homme, sa malice, son arrogance, ses colères, sa méchanceté, sa vanité, son orgueil.
    
    Ce fut le temps des grands débats entre les deux hommes et ce fut le temps où ils ne partagèrent plus leur chambre. Puis de fil en aiguille, ils se perdirent plus ou moins de vue. Maurice devint agent et, de part son statut, il eut l’occasion de prendre des nouvelles de son ancien ami et il fut l’un des premiers à apprendre le renvoi de Guten des ordres.
    
    Il est dit que l’agent Dard ...
    ... Maurice rit à l’annonce de cette triste nouvelle. Ainsi, les ponts furent définitivement coupés.
    
    De retour à la vie civile, Guten prit une épouse qui avait perdu son mari dans un accident tragique deux années auparavant. Comme on prend l’arbre, on prend les racines, en plus d’une épouse, il prit sous son aile les jumeaux de celle-ci.
    
    Ils habitèrent une maison située aux abords de la verrière, un bel endroit, mais quelque peu excentré. Cette déveine arrangea toutefois le néo-civil : il savait que les livres qu’il avait sauvés d’un autodafé seraient plus à l’abri loin du centre-ville de notre Mégalopole. Ainsi, personne ne soupçonna le vieux Bergue d’avoir un si dangereux trésor.
    
    Bien des années plus tard, l’agent Dard en mission pour l’Église se trouvait face à son ancien ami pour lui demander des comptes. Quelle était la véritable nature de la liaison que cet antiquaire entretenait avec la dissidente LHOOQ ?
    
    Lorsqu’il entra dans le sombre hall de l’échoppe, une brise s’y engouffra et alla caresser la colonne vertébrale du vieux Bergue. Il était de dos, occupé de ranger une voiture miniature sur l’étal derrière son comptoir, de sorte qu’il ne vit pas qui était entré. Mais cette brise annonciatrice, ainsi que cet effluve qui remontait depuis son passé, lui donna suffisamment d’indice pour qu’il reconnaisse l’arrivant. Sans se retourner, il dit :
    
    — Mais quelle bonne surprise… Mon vieil ami Maurice…
    
    Mais sa voix exprimait tout autre chose que de la sympathie ou du ...
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