1. Jung-Hyun & John 04 - L'uniforme


    Datte: 19/07/2024, Catégories: Sexe Interracial Auteur: byCobalt_Blues, Source: Literotica

    ***Jeudi***
    
    Le dos profondément enfoncé dans le dossier de sa chaise en faux cuir, tapotant l'anse de sa tasse à café, John fixait le rapport comme on fixe une tâche sur un mur vide.
    
    Un visage mobilisait son esprit : une paire d'yeux effilés aux épaisses paupières cachant deux perles d'un noir parfait, un sourire sincère soulevant des pommettes douces et planes, une discrète rangée de dents tout juste un peu inégales, blanches comme le kaolin.
    
    John se plongeait dans une contemplation intérieure, laissant son esprit suspendu dans une sensation de plénitude chaude et rassurante. C'était une sensation familière et pourtant, il n'avait pas le souvenir de l'avoir ressentie depuis des années. Et puis après près de quinze ans Jung-Hyun était réapparue dans sa vie. Elle qui était étudiante s'était, sans prévenir, tout à coup changée en femme. Le parfum de ses cheveux était celui de l'âtre d'un foyer, ses bras étaient les murs et le toit d'une maison. Et en dehors de cette maison il n'y avait rien. Qu'un trou. Qu'un vide infini, hanté d'inutiles édifices et de spectres perdus.
    
    C'est pourtant de cet espace sans bornes et sans lumière qu'il semblait venir. Comme par accident, Jung-Hyun l'avait retrouvé, elle l'avait recueilli. Et de ce néant ne sortaient plus à présent que des échos lointains, des résonnances qui l'appelaient en prononçant son nom.
    
    - John, David, vous nous entendez?
    
    La voix hachée par les interférences du réseau le força à tourner la tête vers le grand ...
    ... écran. Autour de la vaste table ovale, l'entreprise cliente était représentée par toute une équipe de manageurs et d'ingénieurs. On reconnaissait les premiers par le fait qu'ils étaient assis. Les seconds se tenaient debout et portaient une veste de chantier bleue.
    
    Au centre de cette petite foule à la mine grave et tendue trônait Mr. Choï, le directeur des opérations. Cet homme était l'effroyable résultat de ce que des décennies de carriérisme acharné pouvaient faire au corps d'un homme déjà laid au commencement.
    
    On devinait sous sa chemise un ventre mou et débordant de mauvaise graisse tandis que son visage en forme de trapèze ne semblait plus vouloir retenir ses joues flasques. Entre celles-ci ne se trouvait qu'un bouillon presqu'informe d'yeux, nez, rides et enfin une bouche dont le sourire tordu paraissait avoir été installé à l'envers.
    
    Il regardait John de ses yeux pochés avec un air à la fois inexpressif et antipathique. Pour le canadien, c'était parfaitement évident : ce directeur savait qu'il s'était fait baiser. Et en plus, il savait que c'était de sa propre faute. John l'avait prévenu, mais il n'avait pas écouté. On avait voulu faire des économies de bout de chandelle : réduire l'ancrage de la plateforme, gagner du temps. Evidemment sur le papier, tout devait fonctionner ; jusqu'à ce l'abondance des pluies ne rende le versant de la colline instable.
    
    Et puis en plus de cela, toute une série de minuscules erreurs de conceptions : trois millimètres en trop ...
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