1. Vengeance erronée


    Datte: 15/07/2024, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: J A, Source: Hds

    ... sans bouger, puis elle retourna à l’entrée et j’entendis la porte se refermer derrière elle.
    
    Le lendemain, je me réveillai toujours à moitié nu, par terre dans le salon, je m’étais endormi ou évanoui, je ne savais pas. Les remords me brûlaient les entrailles en repensant aux événements de la veille. Je n’avais rien à faire de particulier ce jour-là, je m’occupai donc des jumeaux en essayant de penser à autre chose. Je fis le ménage à fond, la lessive, le repassage, les vitres. Je démontai la hotte de la cuisine pour nettoyer la graisse, toute activité manuelle était bonne pour m’occuper l’esprit et m’empêcher de réfléchir.
    
    Ce que je craignais arriva en début de soirée, on sonna à la porte. C’était Sonia. Je m’effaçai pour la laisser entrer, les yeux fixés sur mes pieds, j’avais peur de voir dans son regard ce qu’elle pensait de moi. Elle se dirigea vers le salon où se trouvaient les enfants et je me réfugiai dans la cuisine en attendant qu’elle parte. Pendant une semaine ce fut le même rituel, mais un jour que je préparais un menu pour le lendemain, elle vint me trouver.
    
    - Fabien. Il faut qu’on parle.
    
    Surpris, je fis un tel bond que la sauce tomate aspergea la vitrocéramique. Sonia se tenait dans l’embrasure de la porte et me regardait fixement. Je baissai la tête incapable de croiser son regard. Je lui désignai une chaise.
    
    - Oui, d’accord.
    
    - Tu te renfermes et tu ne me parles plus.
    
    - Je suis… enfin tu sais bien ce que je t’ai obligée à faire ?
    
    - Oui. ...
    ... Nous avons passé un mauvais moment, mais c’est du passé.
    
    - Non, je me repasse en boucle ce que j’ai fait, comment je me suis comporté.
    
    - Écoute, je te pardonne, je ne t’en veux pas.
    
    - Oui, mais moi je ne me pardonne pas, je ne me savais pas capable de commettre une telle barbarie.
    
    - Écoute-moi encore. Tu as vécu un drame. Tu as d’abord appris que ta femme, ton amour et la mère de tes enfants, était décédée dans un accident. Ensuite tu as appris qu’elle se trouvait avec son amant à ce moment-là et qu’elle te trompait. Il y a de quoi rendre fou de douleur n’importe qui.
    
    - Je…
    
    - Non ! Nous savons tous les deux que j’ai raison.
    
    Ses paroles me mettaient du baume au cœur, mais je n’osais toujours pas la regarder, ce que je lui avais fait me rongeait. Ce fut elle qui prit l’initiative, elle se leva, s’avança et me prit dans ses bras. Je crois que je n’ai jamais autant pleuré, même en apprenant le décès de Muriel. Elle attendit que je me calme avant de prendre congé.
    
    Ses visites suivantes furent moins difficiles à vivre, même si la culpabilité était encore présente. De son côté, elle essayait de faire comme si de rien n’était et me traitait comme à l’époque où nous étions simplement beau-frère et belle-sœur. Quelques semaines plus tard, elle me fit part d’une idée qu’elle avait eue.
    
    - Fabien, je me suis dit que ce serait une bonne idée d’emmener les enfants à la plage ce week-end. Avec le pont, ça fera quatre jours et c’est à deux heures de route ou trois ...
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