1. Le certificat d'énergie 1/2


    Datte: 13/07/2024, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Arsenne, Source: Hds

    ... sur sa messagerie. Très déçu je lui laisse un message. « Coucou ma belle. Je me sens seul, perdu sans toi. Tu me manques énormément. Je ne suis pas près d’aller au lit. Tu peux me rappeler si tu ne dors pas ».
    
    J’attends quelques minutes assis sur un banc. Rien. Désemparé je décide finalement de regagner l’hôtel. Je retrouve au bar un de mes collègues avec lequel j’ai sympathisé. Il me propose de partager un petit alcool. J’accepte volontiers avec l’espoir d’y noyer mon sentiment de solitude.
    
    Mon compagnon de boisson ne semble pas moins triste que moi et sans attendre il se libère de ses soucis en me livrant ses confidences.
    
    - Je crois que ma femme a un amant. Notre couple bat de l’aile depuis plusieurs mois. Je la sens qui s’échappe.
    
    En disant ces mots, je remarque que ses yeux sont brillants de larmes, prêtes à s’écouler. Il a vraiment l’air accablé. Mon réflexe de compassion est aussitôt étouffé : mon besoin de parler à Chantal devient encore plus prégnant. Je réalise qu’elle ne m’a pas rappelé. Ça devrait me sembler naturel vu l’heure, mais là en cet instant, une véritable angoisse me submerge. J’avale d’un trait le verre de Cognac.
    
    Mon collègue qui a remarqué mon trouble commande une deuxième tournée.
    
    - Tu as des soucis aussi me dit-il le regard plein de compassion ?
    
    - Non, non, rien, mais j’ai un peu de mal-être ce soir.
    
    Le tableau de deux paumés en train de se soûler au milieu de la nuit dans un bar d’hôtel, a quelque chose de pathétique et ne ...
    ... fait rien pour arranger les choses.
    
    - Je l’ai réalisé quand je l’ai surprise en pleine conversation avec un inconnu, reprend-t-il. Quand je suis rentré dans la pièce, elle a mis fin brutalement à l’appel avant de me donner une explication très confuse. Je lui demande :
    
    - Tu n’as pas insisté pour savoir ?
    
    - J’étais complètement détruit. J’avais peur de la vérité. J’étais en plein dans le déni.
    
    C’est alors qu’une pensée me vient à l’esprit. Très floue, je n’arrive pas trop à savoir ce qu’elle suggère. C’est confus. Mon collègue me détourne de mes pensées :
    
    - Elle m’a menti qu’il s’agissait d’une démarche pour changer notre chaudière. Tu sais ces harcèlements d’organismes plus ou moins sérieux… En pleine nuit ! Elle m’a vraiment pris pour un con !
    
    Mais je ne l’écoutais plus. Ces mots avaient fait « tilt ». Malgré les effluves d’alcool qui encombraient mon esprit, je me suis mis à gamberger. Et petit à petit tout m’est revenu en mémoire. Très clair.
    
    On était Lundi soir. Le rendez-vous avec le démarcheur de bilan énergétique était fixé normalement à 16 h. Et elle ne me rappelait pas. J’ai senti à mon tour comme des larmes monter dans mes yeux. J’essayais de les contenir car je réalisais le ridicule de notre situation. J’avais mal et envie de vomir.
    
    Il était presque 1 heure du matin. Trois heures que je l’avais appelée. Je ne pouvais imaginer aller me coucher avec ce poids sur le cœur. Je ne pourrais jamais trouver le sommeil.
    
    Mon imagination travaillait à ...
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