Échanger ? Oui, mais… - Histoires de Sexe

Échanger ? Oui, mais…

... courant ?

J’hésite à répondre. Son ton est neutre, difficile de savoir ce qu’il pense. J’essaie de temporiser, réalisant le choc que cela a dû représenter pour lui.

— Euh, de quoi ?
— De ce que Emma vient de dire à Édouard et à moi. Que vous vouliez faire un échange ! C’est toi qui as eu cette idée ?
— Non, mais après réflexion, je pense que c’est une bonne idée.
— Cela ne te ferait rien si je couchais avec ta copine ?
— En temps normal, si… mais les conditions sont particulières. Et toi ?
— Quoi, moi ?
— Si je couchais avec Édouard ?
— Parce que…

Manifestement, il n’a pas pris conscience de ce que signifie vraiment échanger.

— Oui, je comprends, c’est normal.
— Tu sais que ce n’est qu’une proposition. Une sorte de jeu. Une fois, juste pour voir… Pour ne pas mourir idiots… Pour rajouter un peu de piment à notre vie… de fantasme…
— Je ne te satisfais plus, c’est ça ? Pourtant, cet après-midi, je croyais…
— Oh, mon Chéri, il ne faut pas chercher une raison particulière. Tu me suffis largement. C’est juste qu’Emma a émis cette idée après que j’ai avoué ton appétit pour moi… Elle est un peu jalouse… Cela lui ferait du bien… et à toi aussi, d’essayer autrement… Et moi… écoute, tu décides ce que tu veux. Avec Emma, on a dit que si cela ne vous plaisait pas, on oubliait, on ne voulait pas prendre le risque de détruire notre amitié.

Un long silence. Je vois que nos amis regardent dans notre direction. Manifestement, les deux hommes s’interrogent du ...

... regard. Je vois Édouard hocher la tête. Je vois, après quelques secondes, Jean faire de même…

Avait-il pris sa décision – et était-elle positive ? – avant de voir Édouard accepter l’échange ?

Je vais lui poser la question, mais ne le fais pas de peur de le mettre en défaut. La seule chose que je retiens, c’est ce petit sourire qu’il me donne.

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L’ambiance a changé. Personne ne parle dans la voiture.

Arrivés à la maison, on se retrouve un peu mal à l’aise. Un comble. J’ai peur que cette idée ait définitivement brisé notre amitié. Mais :

— Moi, je vais me coucher, dit Emma.

Le silence fait comme une chape de plomb. Mais elle continue.

— Tu viens, Jean ?

Les regards sont comme des questions :

Jean qui regarde vers moi, attendant peut-être une réponse, un signe, un accord, un refus !

Emma qui regarde son mari, mari qui ne sourcille pas, comme indifférent.

Emma qui me regarde et qui attend manifestement mon accord.

Jean qui me voit faire un signe de tête, signe adressé à ma copine et qu’il prend également pour lui, car il fait les deux pas qui le rapprochent d’Emma, de l’escalier, de l’étage, des chambres.

— On va dans ma chambre. Chéri, tu veux prendre des affaires, avant ?

Elle me sidère par son aplomb maintenant que son idée prend forme, certes encore une évanescence, mais qui, chaque seconde, prend de la consistance.

— Non, merci.

Ils montent la première marche. Au tournant, encore des regards, et puis ils ...