Rock’n’roll - Histoires de Sexe

Rock’n’roll

... série érotico-sociologique.

À ses mots, chaque image me revient en tête et quand elle finit, Leila reste si silencieuse que je me retourne vers elles.

— Waouh, dit-elle sans que d’autres mots ne lui viennent.
— Ça va, on n’a pas non plus escaladé l’Everest, répond Émilie en faisant la blasée.
— Si, crois-moi, vu de l’extérieur, c’est le cas. Mais donc la semaine dernière vous avez…
— Oui.
— Oh merde. Et les voisins ?

Émilie me regarde de loin en souriant, et répond :

— Rien à branler.

Leila pouffe de rire.

— Putain, j’aurais aimé être une petite souris pour voir la tête du vieux pendant que vous baisiez dans le jardin.
— Il ne s’est pas privé de mater en tout cas.
— Il vous a maté tous les jours ?
— Bin, on n’avait pas dit qu’on baiserait tous les jours à l’extérieur, mais que, quand on aurait envie, ça ne serait pas dans la maison.
— OK et alors ?
— Bin, on a baisé tous les jours !

Elles éclatent de rire.

— Où ça alors ? demande une Leila captivée.
— Dans le jardin donc, dans un parking souterrain et… au supermarché.
— Sur le tapis de la caissière ?
— Non, mais elle l’aurait bien mérité.

Les filles s’esclaffent, moi j’ai la sensation d’une énorme paire de fiertés dans le caleçon et Clément revient vers la table, phyto-déprimé.

— Elles se racontent quoi, les deux donzelles ?
— Aucune idée ! mens-je.
— Putain, faut vraiment que tu me donnes un cours de jardinage, Yann, mon jardin c’est le parking du supermarché à côté du ...

... tien.

***

— Chéri, ce soir on sort avec Émilie et Yann.
— Mais, Poupée, on avait dit qu’on irait…

Une moitié de côte de bœuf entre les dents n’empêchera jamais Clément de râler, mais Leila interrompt son mari :

— Et on va y aller.

Si la conversation nous paraît mystérieuse à Émilie et moi, le regard surpris de Clément en ajoute une bonne couche.

— T’es… sûre que tu veux les emmener ? demande Clément très dubitatif.
— Ouaip.
— Et on va où alors ? questionne Émilie à son tour.
— Dans un club qu’on a l’habitude de fréquenter.
— Tu sais, on n’est pas très « boîte de nuit » avec Yann.
— Ça tombe bien, c’est pas du tout une boîte… dit Leila en regardant Clément.

Il acquiesce en silence à la question non verbale de sa femme, qui poursuit :

— C’est un club libertin.
— Oh ?! s’exclame Émilie en même temps que moi.
— Eeeet ouiiiii, la rouquine, ta copine est une coquine, ça t’en bouche un coin, pas vrai ?

Elles s’esclaffent et Clément me regarde. Gros clin d’œil de connivence, mais j’ai plutôt la gorge serrée.

— Bon, je crois qu’on a perdu Yann, dit Leila. T’inquiète, mon chou, je vais pas dévergonder ta jolie femme. Et toi, Clément, tu m’ôtes ces images tout de suite de ta tête. Si, si je les vois là, dit-elle en pointant son doigt sur le front de son mari.
— Mais je…
— Humph ! je t’ai dit de ne pas y penser ! Il n’y aura pas d’Émilie faisant la toupie chypriote sur ta bite pendant que je me secoue le dindon sur ta bouche c’est clair ? C’est nos amis ...