Rock’n’roll - Histoires de Sexe

Rock’n’roll

Résumé de l’épisode précédent :

Enfermés dans notre timidité en ayant l’impression d’avoir raté des étapes, Émilie et moi avançons ensemble vers une autre version de nous.

— Dites donc, tous les deux, il y a quelque chose qui s’est passé ou bien j’ai raté un épisode à ce très intéressant feuilleton ?

Leila citeDie hard 1 et ça ne m’étonne pas. C’est une femme survoltée en permanence, de quelques années de plus que nous et dont les cheveux châtains et la peau mate soulignent la silhouette gironde. En couple avec Clément depuis longtemps, j’ai toujours apprécié son caractère certes volubile, cependant toujours mesuré quand il le faut. Elles sortent souvent avec Émilie et d’autresmorues, comme elle appelle ses amies.

— Tu n’as rien raté, Leila, répond ma femme en préparant quatre assiettes pour mettre la table dehors.

La semaine d’avant, nos six amis étaient venus pour le barbecue quasi hebdomadaire et, dans un accès de confiance en nous assez nouveau, Émilie et moi avions renvoyé pour la première fois des vannes à leurs expéditeurs.

Ce samedi, seuls Leila et son mari ont pu venir, et on subit maintenant un interrogatoire en règle de sa part pendant que Clément, comme à l’accoutumée, sirote une bière en marchant au milieu des plantes du jardin. Il désespère de voir pousser nos buissons tandis que chez lui il a la fâcheuse malchance de tout faire crever.

— C’eeeeeest çaaaaa, t’as qu’à me jouer de la flûte, pétasse, mais je vois bien que vous avez changé un ...

... truc. On dirait que c’est vous là-dedans, dit-elle, en pointant son doigtdans le sein d’Émilie, mais comme si vous étiez branchés sur le triphasé au lieu du 12 V habituel !
— Laisse mon nichon tranquille, morue.

Leila stoppe toute incursion, les mains en l’air, mais ne lâche pas des yeux Émilie. Puis d’un coup, elle tourne la tête vers moi, et fait de nouveaux allers-retours secs entre nos deux regards.

— Vous ne m’aurez pas. Y a un truc. Balancez !

Émilie me regarde alors, je lève en mon tour les mains en l’air.

— Ta copine, ton problème, dis-je en toute lâcheté en les abandonnant pour amener nos trois verres de vin dehors.

De la baie vitrée grande ouverte, j’entends Leila revenir à la charge.

— Non, sérieux, ma chérie, raconte, vous êtes resplendissants depuis quelque temps. Alors je ne veux pas connaître ton secret pour avoir tes belles taches de rousseur partout, mais je veux bien que tu me dises quelle drogue vous prenez parce qu’elle a l’air super bonne !
— On… en avait marre d’être les deuxgeeks timides de la bande. Alors on s’est un peu… pris en main.

Je m’installe de dos à elles sur un de fauteuils du jardin, continuant mon écoute discrète.

— C’est-à-dire ? demande une Leila tout ouïe.

Et Émilie se met à lui raconter nos discussions et nos expérimentations de ces derniers temps, y compris celles de la semaine précédente.

Elle débite tout ça en dressant les assiettes de salades landaises sans s’arrêter, comme le résumé d’une saison d’une ...