1. Des jalons


    Datte: 08/06/2024, Catégories: fh, caférestau, amour, Transexuels hgode, hsodo, jouet, confession, policier, Auteur: Samir Erwan, Source: Revebebe

    Enfant, adolescent, jeune adulte, il est difficile d’imaginer comment le temps passe rapidement. Comment la vie peut nous offrir des opportunités que nous saisissons ou non. Des surprises que nous n’aurions jamais présumées. Et pourtant, des années après, nous sommes capables de poser les jalons qui ont fait prendre à notre vie des tournants jamais visualisés. Des rencontres, des lieux, des choix, et encore.
    
    Il m’a fallu longtemps avant d’accepter que la petite culotte de soie de Marie, une de mes copines alors que j’étais étudiant universitaire, petite culotte noire que j’ai essayée sur un coup de tête, par curiosité – et qui m’a fait bander ! – a été l’un de ces jalons.
    
    Je n’ai pas eu le choix de baliser dans cette ligne de temps mon recrutement dans le Service de Renseignement de mon pays, car depuis, je vis dans le monde du secret et de la géopolitique. Enfant et adolescent, jamais je ne me serais représenté en espion(j’avais horreur de l’armée, des armes à feu, de tous les sports), j’aimais lire et écrire, j’essayais de pasticher Daniel Pennac. Depuis mon engagement dans le Service, ces velléités littéraires ont été abandonnées, je n’avais jamais été très bon d’ailleurs. Sauf une fois, alors en mission, planqué dans un AirBnB de la tour Elizabeth, me suis-je obligé d’écrire une nouvelle(une histoire liée au Panama Papers, une histoire d’amour et de sodomie) pour forger ma légende d’espion. Aussi ai-je eu du plaisir à écrire, à inventer autre chose que des ...
    ... mensonges d’État pour obtenir ce que je voulais. Écrire de la fiction, créer des personnages, leurs relations, dénicher des situations perturbatrices de leur quotidien. Avec du sexe. Toujours avec du sexe. Car l’un de mes premiers jalons dans ma vie a été cette petite culotte de Marie que j’ai portée, seul dans ma chambre, me reluquant la croupe, la nuit…
    
    Mais ce récit sur Christine Panama, je l’ai écrit, car j’avais rencontré Raïssa. Raïssa. Un autre point de repère, porteur de sens dans ma vie. Je n’y aurais jamais pensé. Au départ, elle n’était qu’une agente recrutée, source d’information dans une enquête professionnelle. Je me suis mis à la désirer, puis à l’aimer. Nous avons réussi cette mission. Elle s’est fait enrôler dans notre Service. Elle a fait son chemin. Mais nous étions toujours ensemble sur cette piste, nous la remontions à deux, accompagnés de Charlène, notre acolyte ambiguë. Nous avons eu des aventures, vécu des aventures ; nous avons surmonté les obstacles à trois – bien que nous soyons toujours indépendants l’un de l’autre – et quand nous nous retrouvons, après des mois ou des années de silence, nous nous reconnaissons dans l’autre et nous nous étreignons. C’est de l’amour. Il n’est pas exclusif, c’est tout.
    
    La rencontre avec ces deux femmes m’a toutefois obligé à poser un nouveau jalon dans la trame de ma vie. Ma féminisation assumée, la création de Milly qui, dois-je avouer, adore aviver le désir des hommes. Sucer des queues et se faire enculer aussi. ...
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