1. Histoire des libertines (105) : La Parabère, la sulfureuse comtesse de la Régence


    Datte: 06/05/2024, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... s'était attaché à la Parabère, parce qu'elle ne songe à rien, si ce n'est de se divertir et qu'elle ne se mêle d'aucune affaire ».
    
    La Parabère avait une allure dégagée, une audacieuse désinvolture, un insouciant laisser-aller. Plus gaie que spirituelle, sans effronterie, mais sans modestie, naïvement dépravée, madame de Parabère était bien cette maîtresse alerte, pétillante, infatigable, qu'il fallait au Régent, alors passionné, pour ces quotidiennes orgies.
    
    Les contemporains ne tarissent pas d’éloges sur son compte, à commencer par la Princesse Palatine, mère de son amant : « Elle est de belle taille, grande et bien faite ; elle a le visage brun et elle ne se farde pas; une jolie bouche et de jolis yeux ; elle a peu d'esprit, mais c'est un beau morceau de chair fraîche » ou encore celle-ci par un personnage inconnu : « Elle était vive, légère, capricieuse, hautaine, emportée ; le séjour de la cour et la société du Régent eurent bientôt développé cet heureux naturel. L'originalité de son esprit éclata sans retenue ; ses traits malins atteignaient tout le monde, excepté le Régent ; et, dès lors, elle devint rame de tous ses plaisirs, quand ses plaisirs n'étaient pas des débauches. Il faut ajouter qu'aucun vil intérêt, qu'aucune idée d'ambition n'entrait dans la conduite de la comtesse. Elle aimait le Régent pour lui. »
    
    « ...
    ... La comtesse de Parabère est la version féminine du Régent, une « aimable nymphomane », son égale en débauche et en imagination lubrique », écrit Marc Lemonier. On lui a reproché d’avoir couché avec la terre entière. Pour autant, ça ne fait pas d’elle une courtisane, car elle s’offrait gratuitement.
    
    La Régence est une période de réaction contre la fin du règne de Louis XIV : elle libère les idées et les mœurs, révolutionne le système de gouvernement et les finances, prend le contre-pied de la politique religieuse de Louis XIV et renverse les alliances politiques. À l'austérité et à la dévotion affectée de la « vieille cour » du Roi-Soleil, elle fait succéder la gaieté et la licence. Une période de libération des mœurs chez les élites, après l’austérité de la fin du règne de Louis XIV et de Madame de Maintenon, devenue très dévote, bien loin de son passé agité (voir « Histoire des libertines (30) : Mme de Maintenon, pas seulement dévote ! », texte publié le 28 mai 2019).
    
    REFERENCES :
    
    • Marc Lemonier : « La petite histoire des courtisanes » (Editions Jourdan, 2018) : pages 76-83
    
    Sur le Web, outre l’article de Wikipédia, je renvoie aux liens suivants :
    
    • https://histoiresdevendee.wordpress.com/2020/05/14/la-sulfureuse-comtesse-de-la-regence/
    
    • http://favoritesroyales.canalblog.com/archives/2011/11/20/22745757.html 
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