Clémence, premiers émois - Histoires de Sexe

Clémence, premiers émois

... m’a fait sursauter.

— Parce que vous étiez payée ? ! !

Je regrette aussitôt mon exclamation stupide. Colette me considère d’un regard indulgent que traverse une légère commisération.

— Que croyiez-vous, ma chère Chantal ? Lorsqu’une telle soirée propose un spectacle de choix, le montant de la participation s’en ressent… C’est différent lorsqu’il s’agit d’une réunion de seul plaisir entre amies. De toute façon, participation payante ou non, il fallait aller au bout de la prestation pour mériter la récompense.
— C’est-à-dire ? Imiter le martyre de Saint Sébastien ne vous suffisait pas ?
— Jolie comparaison ! L’équivoque du personnage s’y prête. J’en ferai part aux consœurs qui sont restées dans le métier, si vous le permettez.
— Je vous en prie, ris-je. Faites donc !
— Je n’y manquerai pas : souvenez-vous que dans les représentations de ce supplice, les flèches ne sont pas fichées que dans la poitrine du Martyr…

Il y a en effet un second round, réservé au gagnant, ou souvent la gagnante, du premier qui tente de remporter le grand prix (dont la valeur importe peu). La position requise de la cible, dans ce cas, évoquerait un tableau célèbre. Il peut y avoir des variations qui font appel à des pinces et des élastiques. Évidemment, toutes les précautions sont à nouveau prises pour éviter les accidents. Celle ou celui qui met dans le mille rafle la mise.

Manifestement, Colette ne plaisante pas. Elle se moque gentiment de mon air horrifié quand elle m’assure ...

... avoir servi plusieurs fois de modèle. Comme toutes les soumises de Ève d’ailleurs, et Ève elle-même, a-t-elle ajouté. Immanquablement, la morphologie particulière de Colette m’est venue à l’esprit quand elle m’a expliqué les variantes. Elle a suivi le cheminent de mon imagination et me sourit.

— Comme vous le supposez, j’étais souvent sollicitée lorsque ce genre d’extra était au menu.

J’ai malgré tout du mal à croire qu’il n’y ait pas de blessure.

— Voyez vous-même, Chantal, m’invite t’elle en ouvrant sa cape.

J’ai beau regarder par-dessus et par-dessous, il n’y a vraiment aucune trace. En revanche, ses seins sont souples et doux sous mes doigts, lourds et fermes quand je les soulève. L’envie de les embrasser me vient, je les quitte à regret avec un compliment sur leur tenue.

— Merci Chantal. Vous êtes trop gentille.
— C’est sincère. Mais même sans laisser de trace, ce doit être douloureux, sur le moment.
— Pas autant que vous le craignez. Avec de l’entraînement, ce n’est presque rien. Sur certaines zones, la sensibilité est plus vive, bien sûr, et donc plus jouissive.

Elle me laisse spéculer sur les implications de sa remarque pendant qu’elle partage l’omelette en pestant contre son refroidissement. C’est ma faute, ma curiosité nous fait perdre la notion du temps. Je cherche un mot gentil pour gagner son pardon.

— Elle est quand même savoureuse, votre omelette, Colette. Je mériterais la fessée pour vous avoir empêchée de la servir à point.
— J’en prends ...