Adeline, Yannick et Patricia - Histoires de Sexe

Adeline, Yannick et Patricia

... de voir ce que ça donne chez vous.

Adeline se proposa encore de nous faire la cuisine, mais cette fois j’avais fait les courses. Cependant, elle préféra s’installer chez elle avec les ustensiles dont elle avait l’habitude. Nous continuions ainsi à passer les week-ends ensemble, chez l’un et chez l’autre. Mon appartement était devenu très agréable et j’ai pu véritablement emménager. Il ne restait plus que le carrelage beigeasse du couloir, maronnasse des toilettes et de la salle de bains et ces faux carreaux brisés et assemblés de la cuisine. Je me proposai de retourner négocier un revêtement de sol, Adeline m’accompagna pour profiter de la générosité municipale à son tour. Chez elle, je fis les sols, elle fit les peintures. Elle était adorable sur son escabeau avec une salopette rose trouvée dans ses vieilleries et une de mes casquettes ajustables pour protéger sa tignasse rousse. Cette fois, nous mangeâmes chez moi et elle y dormit aussi, mais dans la seconde chambre où nous avions installé son lit, ne supportant pas plus les odeurs de peinture qu’une fenêtre ouverte. Qu’elle était mignonne le matin dans sa chemise de nuit, pointant vers moi ses deux petits canons prêts à perforer la fine cotonnade ! Les vacances de Toussaint approchaient.

— Vous allez partir pour ces vacances, je suppose ?
— Sûrement pas, je dois bosser sur mon prochain bouquin, j’ai pris plein de retard avec ces travaux.
— Bouquin ? Quel bouquin ?
— Ah, je vais vous montrer. Je rapporte des ...

... milliers de photos de mes voyages et je me suis dit que c’était un peu dommage qu’elles dorment dans des placards. Des copains m’ont suggéré d’en faire des livres, j’ai trouvé un petit éditeur qui a accepté, alors voilà, lui dis-je en lui tendant une petite pile. C’est pour vous si ça vous plaît, j’en ai quelques exemplaires gratuits.
— Ouah ! Mais c’est magnifique ! Et c’est vous qui avez fait tout ça ?
— Ben oui, avec mes petites mains potelées.
— Ha ha ! On a un grand homme à la direction de notre école et on ne le savait même pas.
— N’exagérons rien, un grand voyageur, rien de plus.
— Oh, écoutez, c’est… splendide. Vraiment remarquable, affirma-t-elle en feuilletant lentement.
— Merci.
— Mais, vous devez gagner un fric fou avec ces livres ?
— Ce n’est pas ce qu’on imagine. Il y a 30 % pour l’éditeur, 50 % pour le vendeur, 10 % pour l’imprimeur et le matériel et il ne reste que 10 % pour moi. Grosso modo, je gagne à peu près quinze mille euros par an. En ce moment, ça augmente un peu parce que les gens qui ont acheté le dernier reviennent parfois pour trouver les précédents.
— Eh ! Pas si mal, c’est plus qu’un demi-salaire en plus.
— C’est vrai. Ça me permet de financer le voyage suivant, d’acheter des appareils photo plus performants et de m’offrir ce petit coupé Alfa-Roméo.
— Ah ça, il fait parler les jaloux !
— Ah bon ? Qui ça ?
— Notre collègue Daniel par exemple.
— Pfff… Laissez tomber.
— Je ne sais pas ce qu’il a contre nous, vous et moi, mais il est odieux ...